Unilateralism: a Concept That Repeatedly Fails
What do George W. Bush, Ehud Olmert and Dominique de Villepin have in common? According to this op-ed article Swiss newspaper 24 Heures, they are all the hapless practitioners of unilateralism, a policy that calls for the 'flat refusal to compromise with the other side.' Unfortunately for them, despite its growing popularity, unilateralism has shown anything but winning results.
By Philippe Dumartheray, Assistant Managing Editor
Translated By Mike Goeden
March 31, 2006
Switzerland - 24 Heures - Home Page (French)
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George W. Bush going to war against Saddam Hussein's Iraq; first
Ariel Sharon, then Ehud Olmert deciding to pull out of Gaza (and soon,
undoubtedly, a part of the West Bank as well), without bothering to negotiate
with the Palestinians; French Prime Minister Dominique de Villepin imposing without
any consultation the CPE [contrat de premiere, or First Employment Contract,
governing youth employment ] ... These are all examples of what is termed "unilateralism." This
political trend is characterized by a flat refusal to discuss or compromise
with the "other side", be it one's enemy, partner or competitor. In
short, this new doctrine - for that's exactly what it is - signals a return to
the "rule of the strong."
Not surprisingly, the world's powerful
prefer a somewhat different interpretation of these events. Basically, they
argue that when political dialog is no longer possible, when the opposing
positions are too well entrenched or when U.N.-style multilateralism would
simply waste too much time, then yes, more aggressive action is certainly
preferable to the maintenance of an undesirable status quo.
The latest example comes from Israel. Clearly, first Sharon, then
Olmert, came to the realization that was no longer possible to sustain the myth
of a Greater Israel - in any case, not without eventually having to sacrifice
democracy and the very existence of a Jewish State, especially given the
country's particular demographic makeup. Logic dictated a return to the
bargaining table and a negotiated deal to assure security for Israelis, and a
measure of justice for Palestinians. This would have
amounted to a peace plan between enemies, which had become erstwhile partners with
common interests.
As we all know, this didn't in fact happen, for several more-or-less
credible reasons. Israel is incapable of pursuing talks with a partner, Hamas, that calls for the destruction of the Jewish State.
This is perfectly understandable. However, there is also Israel's unstated
intention to keep the greater part of its colonies intact, as well as maintaining
control of the Jordan Valley, all without having to make any concessions,
naturally. This is therefore the rule of the strong, by which the enemy - in
this case, the Palestinians - is accorded whatever is considered most
convenient.
As is often the case, the United States set the precedent for such
behavior. Traumatized by 9-11, the Americans eagerly adopted Saddam Hussein as
their own Great Satan, the man capable of putting the torch to an entire
region, and one deemed vital to U.S. interests. There were, of course, a host
of other, much more dubious reasons that had nothing whatsoever to do with
justice or American security concerns. Everyone is familiar with what then
followed, including the resistance of most U.N. Security Council members, which
history has since fully justified. This type of preventive war is the military
outcome of unilateralism, a doctrine firmly established in Washington and which
could easily be applied to its dealings with Iran.
Without necessarily going to war, unilateralism would seem to be firmly
established in politics. This phenomenon has most recently been apparent in
France, where Dominique de Villepin chose to force new First Employment
Contract legislation on the nation, without first consulting the trade unions
or that segment of society specifically targeted by the new legislation: the
French youth.
[Editor's Note: The new CPE law would allow employers to actually fire
new workers within the first two years of employment. Firing workers in France
is said to be notoriously difficult, hampering French business ].
Three different examples, three different facets of the same
unilateralism. But also, three foreseeable failures, for a doctrine with clear
limits. In Iraq, the United States is bogged down in a conflict which should
never have been. Israel will undoubtedly abandon a part of the West Bank
without, however, having made any progress in its conflict with the
Palestinians. As for Dominique de Villepin, the French prime minister would
seem to be paying politically for his rash behavior.
French Version Below
L’unilatéralisme ou la loi du plus fort érigé en doctrine
facettes pour un même unilatéralisme. Mais aussi trois échecs
programmés pour une doctrine dont on voit les limites
PHILIPPE DUMARTHERAY, Rédacteur en chef adjoint
Publié le 31 mars 2006
George Bush qui part en guerre contre l'Irak de Saddam Hussein,
Ariel Sharon puis Ehud Olmert qui décident de quitter Gaza et sans doute
bientôt une partie de la Cisjordanie sans négociations avec les Palestiniens,
Dominique de Villepin qui impose sans concertation le CPE (Contrat première
embauche), cela a un nom: l'unilatéralisme. Et un corollaire: le refus de
discuter, de trouver des compromis avec l'autre, l'ennemi, le partenaire ou le
concurrent. Bref, cette nouvelle doctrine, car il s'agit bien de cela,
ressemble à la loi du plus fort remise au goût du jour pour la rendre plus
présentable.
Du côté des puissants, l'interprétation est naturellement différente. En
substance, là où le dialogue n'est plus possible, là où les positions sont trop
tranchées, là où le «multilatéralisme» onusien ferait perdre trop de temps,
alors oui, choisissons l'action immédiate plutôt qu'un mauvais statu quo.
Le dernier exemple en date vient d'Israël. Très lucidement, les dirigeants,
Sharon puis maintenant Olmert, ont vu qu'il n'était plus possible de
s'accrocher au mythe d'un grand Israël. Sous peine, démographie oblige, de
devoir à terme sacrifier la démocratie et l'existence d'un Etat juif. La
logique aurait voulu qu'Israéliens et Palestiniens s'asseyent alors à la même
table pour trouver une solution évidente. A savoir, la restitution des
territoires avec quelques aménagements à négocier qui auraient permis d'assurer
la sécurité pour Israël et la justice pour les Palestiniens. Cela aurait dû
s'appeler un plan de paix entre ennemis devenus par une volonté commune des
partenaires. On n'en est pas là pour plusieurs raisons plus ou moins valables.
Israël ne peut pas discuter avec un partenaire, le Hamas, qui réclame la
destruction de l'Etat hébreu. Cela se comprend. Reste l'autre raison. Israël
entend garder la plus grande partie des colonies de peuplement et le contrôle
de la vallée du Jourdain. Sans contrepartie naturellement. Ce sera donc la loi
du fort dont le bon vouloir est d'accorder à l'ennemi palestinien, qui le restera,
ce qui l'arrange.
L'exemple, comme souvent, vient des Etats-Unis. Reprenons le cas irakien. Après
le traumatisme du 11 septembre 2001, l'Amérique a voulu voir en Saddam Hussein
le grand Satan, l'homme capable de mettre à feu et à sang une région vitale
pour les Etats-Unis. Sans oublier bien d'autres raisons, beaucoup moins
avouables, qui n'avaient rien à voir avec la justice
et la sécurité des Etats-Unis. On connaît la suite avec la résistance
justifiée, l'histoire l'a prouvé, de la majorité des membres du Conseil de
sécurité. Ce fut la guerre préventive qui est le prolongement militaire de
l'unilatéralisme. Une doctrine fermement établie du côté de Washington puisque
le concept pourrait être étendu à l'Iran.
Sans aller jusqu'à la guerre, l'unilatéralisme semble bien entré dans les mœurs
politiques. On vient de le voir en France où Dominique de Villepin a choisi
d'imposer le CPE sans consulter ni les syndicats ni les principaux intéressés:
les jeunes.
Trois cas fort différents, trois facettes d'un même unilatéralisme. Mais aussi
trois échecs programmés pour une doctrine dont on voit les limites. En Irak,
l'Amérique est engluée dans un conflit qui n'avait pas de raison d'être. Israël
quittera sans doute une partie de la Cisjordanie sans pour autant régler le
problème israélo-palestinien. Quant à Dominique de Villepin, c'est sans doute
sa carrière politique qu'il est en train de mettre à mal.