Business Leaders’ Revolt Against Trump

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La révolte des patrons contre Trump

Jacques Hubert-rodier / Editorialiste diplomatique Les Echos Le 02/12 à 18:56

Pour protester contre les déclarations de Trump après les émeutes de Charlottesville, Ken Frazier, PDG de Merck, avait lâché, en août, son poste de conseiller économique à la Maison-Blanche. – Alex Brandon/AP/SIPA

Rien ne va plus entre les patrons américains et Donald Trump. Les décisions du président américain de se retirer des accords de libre-échange, de l’accord de Paris sur le climat ou encore d’interdire l’entrée aux Etats-Unis de ressortissants de pays à majorité musulmane, ont rapidement fait déchanter nombre de chefs d’entreprise qui espéraient, avec l’installation à la Maison-Blanche du roi de l’immobilier, influencer les décisions du gouvernement. Mais, écrit « The Economist », « l’ère Trump rend de plus en plus difficile pour les patrons de rester au-dessus de la sphère politique. C’est un grand changement » pour les entreprises qui, dans le passé, faisaient tout pour rester apolitiques. Car leur principal objectif était de valoriser les rendements pour leurs actionnaires et de se préoccuper, à travers des lobbys, de faire baisser la pression fiscale et le nombre de réglementations. Les réactions anti-Trump ne font cependant que renforcer un mouvement à plus long terme des entreprises qui, de plus en plus, inscrivent des objectifs sociétaux et environnementaux avec notamment, depuis une dizaine d’années, la création de « benefit corporations » (sociétés à objet social étendu) . Cela aussi pour tenir compte de la pression des salariés et des actionnaires institutionnels (fonds de pension, gérants). Les Etats-Unis ne sont pas seuls à connaître cette évolution. Unilever, par exemple, s’enorgueillit de bien traiter ses employés et de respecter l’environnement. Mais le mouvement est plus marqué aux Etats-Unis. Non seulement en raison du grand nombre de sièges sociaux de multinationales, mais « également parce que Trump est unique. Il n’est pas possible de l’oublier ».

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