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By Jacques-Henri David*
August 25, 2005
Le Figaro - Home Page (French)
What will the world’s economy look like in
2020? What will the power relationships be amongst the
I would like to add my contribution to this discussion, beginning with the results of a recent study by the Deutsche Bank Group, which analyzes the macroeconomic evolution of the major continents over the next fifteen years.
Combining the theories of growth and analyzing the evolution of development in the 34 principal countries in the world, this study apprehends the principal factors affecting growth and the trends at work today. It draws up a probability chart of the economic situation for the world in 2020, and the results of these projections are fascinating.
In 2020, the
That of course assumes that beyond the
inevitable short-term risks, no major social crisis interrupts the long-term
dynamics: a progressive opening to the outside, an increase in domestic consumption,
strong growth - in particular in foreign investment, and the rapid improvement
in the qualifications of China’s working population (China already has the
same number of engineers and technicians as the West, and more than any of
the large European countries). Even more than today,
Paradoxically, one of its handicaps will
be an aging population, due to the delayed impact of its "one child policy."
By 2020, the median age in
The world’s third greatest economic power
will be
In Europe,
While European countries will remain rich
in terms of per capita income (about $32,500), their relative weight will decline
with their demographics and weaker growth (on average, almost half as much as
the
This report must not find us indifferent,
and it suggests a certain number of remarks. It is also a call to action.
There is, first of all, some good news: the resilience and performance of
the
Actually, because the United States will remain the world’s superpower for the next two decades, the dollar still has some beautiful days ahead of it, remaining the key international reserve currency, so American budget deficits should remain under control, can be financed, which should avert a major international crisis.
Another conclusion: the European countries must, without delay, reconstruct their political project to find the real dynamics of integration. Without that, individually, we will all be relegated to third class. We must do everything to reverse current tendencies by mobilizing our assets: our infrastructure, our capacity to undertake research and development, our "rules of law," the depth and effectiveness of our financial markets, and the importance of saving levels ... We must develop all of these elements to the maximum in order to compensate for our handicaps: stagnant demographics and a lack of flexibility in our social structures.
To take only one example in regard to future
technologies: In
Whatever the hazards of the now-broken process for approving the European Constitution, nothing prevents our governments from promoting practical projects, combining political goodwill and budgetary efficiency. In this way we can recapture the dynamism of the European political project that is now so lacking.
Finally, I dare say that to overcome Europe’s demographic shortcomings in the years to come, it will be necessary for us to lay down and implement a more finely-tuned immigration policy. In spite of the sensitivity of the subject, we shouldn’t underestimate the determinative role that the population structure will have in the future, in particular the average age and qualifications within society and on growth around the world. This is one of the great challenges that Europe must rise to.
*President of the Deutsche Bank Group in
2020: New York, Pékin, Delhi et les autres
A quoi ressemblera l'économie mondiale en 2020 ? Quels seront les rapports de forces entre les Etats-Unis, les pays européens, la Chine, l'Inde ? Où seront les grands pôles de croissance ? Ces questions nous taraudent aujourd'hui, alors qu'un vaste débat de société s'est engagé sur la mondialisation et ses conséquences.
Je voudrais apporter ma pierre à cette discussion à partir des résultats d'une récente étude du groupe Deutsche Bank qui analyse les évolutions macroéconomiques des grands continents pour les quinze ans à venir.
Combinant les théories de croissance et une analyse des évolutions actuelles dans les 34 principaux pays du monde, cette étude appréhende les principaux facteurs de croissance et de progrès aujourd'hui à l'oeuvre. Elle dresse une carte probable de la situation économique du monde en 2020. Les résultats de ces projections sont fascinants.
En 2020, les Etats-Unis resteront la superpuissance mondiale, avec un PNB global d'environ 17 à 18 trillions de dollars.
Grâce à une démographie dynamique (1% de croissance annuelle de la population), une productivité et une compétitivité parmi les meilleures du monde (actuellement la deuxième mondiale loin devant l'Allemagne [13e] ou la France [26e] selon les statistiques du World Economic Forum), grâce aussi à un effort soutenu de formation, d'innovation et à la flexibilité comme la mobilité de sa main-d'oeuvre, les Etats-Unis conserveront une nette avance sur la Chine et sur l'Inde et creusent l'écart avec l'Europe. Avec un PNB/habitant d'environ 55 000 $, le revenu de l'Américain moyen serait en 2020, 1,5 à 2 fois supérieur à celui de l'Européen ; cinq fois plus élevé que celui du Chinois et neuf fois supérieur à celui de l'Indien (environ 6 000 $/h).
La Chine sera indiscutablement la seconde puissance économique mondiale avec un PNB de quelque 14 trillions de dollars, trois fois plus élevé qu'aujourd'hui.
Bien sûr cela suppose qu'au-delà des aléas inévitables à court terme, aucune crise sociale majeure ne remette en cause les dynamiques de long terme : ouverture progressive sur l'extérieur, accroissement de la consommation intérieure, forte croissance des investissements notamment étrangers, ou encore amélioration rapide de la qualification de la population active chinoise (on trouve déjà en Chine les mêmes ingénieurs et techniciens qu'en Occident et en plus grand nombre que dans les grands pays européens). La Chine sera en 2020 encore plus qu'aujourd'hui l'atelier industriel du monde.
Paradoxalement, l'un de ses handicaps sera le vieillissement de sa population, dû à l'impact décalé de sa «one child policy». Vers 2020, l'âge médian en Chine sera d'environ 40 ans, plus élevé qu'aux Etats-Unis.
La troisième puissance économique mondiale sera l'Inde, loin derrière les deux premières, avec un PNB d'environ 7 trillions de dollars.
L'Inde devrait être le champion incontesté en terme de croissance en raison de sa démographie, le très bon niveau de qualification de sa main-d'oeuvre, sa facilité à s'intégrer dans le jeu économique mondial grâce à la maîtrise de l'anglais d'une fraction importante de sa population et grâce aussi à sa maîtrise du développement des technologies de communication, Internet notamment. Si la Chine peut être présentée comme le futur atelier industriel du monde, l'Inde en sera à coup sûr l'une des grandes sociétés de service.
En Europe, l'Allemagne, la France, comme l'Italie et le Royaume-Uni devraient perdre du terrain dans la compétition mondiale avec un PNB par pays de 2 à 2,5 trillions de dollars.
Si les pays européens
restent des pays riches en se référant
au PNB par habitant (32 500 $ environ), leur poids relatif décline
avec leur démographie,
et avec la faiblesse de leur croissance (presque 2 fois moins en tendance qu'aux
Ce constat ne peut nous laisser indifférents et suggère un certain nombre de remarques, il est aussi un appel à l'action. Il y a d'abord une bonne nouvelle : la résilience et la performance des Etats-Unis. En effet, une inquiétude majeure des milieux économiques et financiers aujourd'hui est la montée des déficits américains et la crainte de voir le système monétaire imploser avec une chute accélérée du dollar, qui déboucherait sur une grave crise économique mondiale.
En réalité parce que les Etats-Unis resteront la superpuissance mondiale des 2 prochaines décennies, le dollar a encore de beaux jours devant lui, comme monnaie de réserve internationale et de ce fait, le déficit de la balance courante américaine dès lors qu'il restera maîtrisé, pourra être financé, ce qui devrait nous éviter une crise internationale majeure.
Autre conclusion : les pays européens doivent sans tarder, reconstruire un projet politique pour retrouver une réelle dynamique d'intégration. Sans cela, individuellement, nous serions tous relégués en troisième division. Nous devons tout faire pour inverser les tendances actuelles, en mobilisant nos atouts : nos infrastructures, nos capacités de recherche et développement, nos «rules of law», la profondeur et l'efficacité de nos marchés financiers, l'importance de notre épargne... Nous devons valoriser tout cela au maximum pour compenser nos handicaps : une démographie stagnante et un manque de flexibilité de nos structures sociales.
Pour prendre un seul exemple dans
les technologies du futur : nous
maîtrisons parfaitement
en
Quels que soient les aléas du processus d'approbation d'une Constitution européenne aujourd'hui en panne, rien n'empêche nos gouvernements de promouvoir des projets concrets, alliant volonté politique et moyens budgétaires. C'est comme cela que seront relancés la dynamique européenne et le projet politique qui nous manquent.
Oserais-je dire enfin que pour surmonter le handicap démographique de l'Europe dans les années à venir, il nous faudra définir et mettre en oeuvre une politique d'immigration maîtrisée. Malgré la sensibilité du sujet, nous ne devons pas sous-estimer le rôle déterminant qu'auront à l'avenir les structures des populations, et notamment leur âge moyen et leurs qualifications, dans la croissance des grandes zones géographiques du monde. C'est aussi un des défis majeurs à relever en Europe.
* Président du groupe
Deutsche Bank en