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By Correspondent Philippe Gelie
August 31, 2005
Le Figaro - Home Page (French)
Washington: Hurricane Katrina was surely not the type of diversion George W. Bush needed. Causing billions of dollars in damage and a new hike in gas prices, it is complicating a return to work that looks particularly delicate for the American president.
—C-SPAN VIDEO: President Bush on Katrina Relief Efforts, Aug. 31, 00:09:26The media impact of the hurricane will be
to turn people's attention away from the situation in
The tent pitched this summer near the President’s
ranch in Crawford by the mother of Casey Sheehan, a soldier killed in
“What is the plan?” wonders Time magazine. The only thing about Bush’s discourse that has changed is when he cites the number of soldiers killed (nearly 1,900 now), and he repeats that a premature withdrawal would make their sacrifice useless. His advisers seem to have resigned themselves to the idea that an autumn of complaint awaits them and that there is not much they can do about it.
The rise in the price of gas to $2.75 per
gallon is treated with the same fatalism: “I would like to be able to snap my
fingers and make the price at the pump drop, but it doesn’t work like that,”
Bush said on Monday in Arizona. And a meaningful rise in public opinion over
The fact that Vice President Dick Cheney is out of the race to succeed him (at 64 and with heart problems, he tops out at a favorable rating of 35%) worsens the problem. Bush stressed domestic reform after his reelection, in the hope of leaving a lasting mark on American politics. It must be noted, nearly a year later, that very little has been accomplished. Congress, though controlled by his party, has often proven stubborn about his initiatives to the point of having pushed him to appoint his new ambassador to the U.N., John Bolton, during the congressional recess.
His big Social Security reform, which was supposed to mark his presidency like fiscal policy marked Reagan’s, seems to have failed: after having devoted 36 appearances during the first half of the year to his project to partially privatize pensions, the president hasn’t said a word about it this summer, except to promise to “continue to work on it.”
His law on education (“No child left behind”) is under fire from all sides: on the left because it is lacking the necessary funds, on the right because it impinges on the states’ prerogatives. The same for his immigration policy, which tends toward regularizing the situation of illegal aliens that have a job: while the Democratic governors of Arizona and New Mexico have declared a state of emergency on their borders, the base of his party is mobilizing with the Minutemen, citizen militias patrolling the desert.
George Bush can only hope that his closest adviser, Karl Rove, is cleared of wrongdoing after an investigation on the origin of a leak targeting a CIA spy, and for John Roberts, his choice for Supreme Court justice, to overcome the challenge of Senate confirmation.
“In general, presidents take shelter in
foreign policy during their second terms,” said David Gergen, who served in four administrations. But this time,
Bush
affronte une rentrée
tourmentée
31 août
2005
Le cyclone
Katrina n'était sûrement
pas le genre de diversion dont avait
besoin George W. Bush. Avec ses
milliards de dollars de dégâts et une
nouvelle augmentation du prix de l'essence
à la pompe, il complique encore une rentrée politique
qui s'annonce particulièrement
délicate pour le président
américain.
La tente dressée cet été près du ranch présidentiel
de Crawford par la mère de Casey Sheehan, un soldat tué en Irak,
a sorti le pays de sa torpeur. Les comparaisons avec le
Vietnam sont de plus en plus fréquentes
sous la plume des analystes,
le débat sur un retrait des troupes a été relancé et les protestataires gagnent de la voix. Sans attendre une manifestation nationale prévue à Washington le 24 septembre, des opposants à la guerre suivent le président dans chacun de ses
déplacements. Au Congrès, où l'on commence à avoir un oeil
sur les élections de mi-mandat (un tiers du Sénat et la totalité de la Chambre des représentants seront renouvelés en novembre 2006), les échos de la vox populi se font sentir : le sénateur républicain Chuck Hagel a déjà suggéré «qu'on commence à se demander comment sortir de là».
«Quel est le plan ?», se demande le magazine Time.
Bush n'a infléchi son discours que pour citer le nombre de soldats tués (près de 1 900 à ce
jour) et répéter qu'un retrait prématuré rendrait leur sacrifice vain. Ses conseillers
semblent s'être résignés à l'idée
qu'un automne de grogne les attend et qu'il n'y a pas grand-chose à y faire.
La hausse du prix de l'essence à 2,75
dollars le gallon est traitée
avec le même fatalisme : «J'aimerais pouvoir claquer des doigts et faire baisser le prix à la pompe, mais ça
ne marche pas comme ça», a dit
Bush lundi en Arizona. Mais
un véritable soulèvement de
l'opinion reste improbable concernant l'Irak : en l'absence de conscription,
les victimes américaines sont toutes des engagés volontaires, et l'électorat républicain continue à faire bloc (74% de partisans de la guerre). Reste que les difficultés
sur ce front affaiblissent la position de Bush sur
la scène intérieure, au risque
de passer déjà pour un «canard boiteux», expression consacrée désignant un dirigeant en fin de parcours et
en perte d'influence.
Le fait que le vice-président,
Dick Cheney, soit hors course pour la succession (à 64 ans, cardiaque,
il plafonne à 35% d'opinions favorables) aggrave le problème. Or Bush avait mis l'accent sur
les réformes domestiques
après sa réélection,
dans l'espoir d'imprimer durablement la marque de son parti sur la politique américaine. Force est
de constater, presque un an
plus tard, que bien peu a été
accompli. Le Congrès, quoique
contrôlé par son parti, se montre souvent rétif à ses initiatives, au point de l'avoir
poussé à nommer son nouvel ambassadeur à l'ONU,
John Bolton, à la faveur
des vacances parlementaires.
La grande réforme du régime des retraites (Social
Security), qui devait marquer
sa présidence comme la fiscalité celle de Reagan, semble dans les limbes : après avoir consacré
36 interventions au premier semestre à son projet de privatisation partielle des
pensions, le président n'en
a pas dit un mot de l'été, sauf pour promettre de «continuer
à travailler dessus». Sa loi sur l'éducation («Aucun enfant oublié») est sous le feu
des critiques de tous bords : à
gauche, parce qu'elle manque des fonds nécessaires, à droite, parce qu'elle
empiète sur les prérogatives des Etats. De même sa politique
d'immigration, qui tend à régulariser la situation d'illégaux
ayant un emploi : tandis que
les gouverneurs démocrates
de l'Arizona et du Nouveau-Mexique ont déclaré
l'état d'urgence à leur frontière,
la base de son parti se mobilise
avec les Minutemen, des milices de citoyens patrouillant dans le désert.
George Bush n'a qu'à prier
pour que son conseiller le
plus proche, Karl Rove, sorte
indemne d'une enquête sur l'origine
d'une fuite visant une espionne
de la CIA, et pour que John Roberts, son choix comme juge
à la Cour suprême, surmonte l'épreuve de la confirmation au Sénat.
«En général, les présidents
se réfugient dans la politique étrangère durant leur
second mandat», observe David Gergen,
qui a servi sous quatre administrations. Mais cette fois, l'Irak
domine tout l'horizon, et ce ne sont
pas les débuts de John Bolton à l'ONU
(750 demandes d'amendements
au projet de résolution de
la prochaine assemblée générale) qui vont mettre de l'huile dans les rouages avec la communauté internationale.