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By Pierre Rousselin
October 27, 2005
Le Figaro - Home Page (French)
The second term of a
The Administration of George W. Bush has arrived, in its turn, at the hour of truth - the time when its indiscriminate methods turn against their creators. The investigation into the disclosure of the name of CIA agent Valerie Plame by high-level officials appears, at first sight, rather ridiculous. The leak is, however, one of those apparently benign events that can seriously affect decision-making in the most powerful country on the planet.
Karl Rove, George W. Bush’s political strategist, and Lewis Libby, chief of staff to Vice President Dick Cheney, appear to be at the heart of the indiscretion. They are, today, under threat of indictment by independent prosecutor Patrick Fitzgerald.
—C-SPAN VIDEO: Independent Prosecuter Patrick Fitzgerald Explains His Indictment of "I. Scooter" Libby, October 28, 01:07:16Revealing the name of a spy is not, in itself, a very good idea when one assumes high office. That endangers other agents, whose cover is at once reduced to nothing. It is especially idiotic when one seeks to discredit the husband of the aforementioned spy, because he publicly denounced the Administration’s lies about Saddam’s alleged weapons of mass destruction.
Lo and behold, this is how the fraud
which served as a pretext for the war in
For the White House, the affair lands
atop a heap of other concerns. To the disastrous crisis management after Hurricane
Katrina one must add the difficulties in
It is a paradox that the "Plame affair" intervenes just as George W. Bush has put his team back in order, based on the professionalism of Condoleezza Rice at the State Department. In another domain, the appointment of Ben Bernanke to succeed Alan Greenspan at the Federal Reserve was greeted as a consensus choice free of the ideological slant for which Bush has so often been reproached. Undoubtedly, George W. Bush has become wiser now that he is in jeopardy.
French Version Below
La fuite qui menace Bush
L'éditorial par Pierre Rousselin
[27 octobre 2005]
Le second mandat aux Etats-Unis est, en règle générale, fort chahuté pour l'homme qui termine son séjour à la Maison-Blanche. Dans un passé récent, les présidents Nixon, Reagan et Clinton ont chacun été pris dans les filets de scandales plus ou moins graves datant de leurs premiers quatre ans.
L'Administration de George W. Bush est arrivée, à son tour, à l'heure de vérité, à ce moment où les méthodes hasardeuses qui ont fonctionné un temps peuvent se retourner contre leurs auteurs. L'enquête sur la divulgation, par de hauts responsables, du nom d'un agent de la CIA, Valerie Plame, paraît, à première vue, assez dérisoire. La fuite est, toutefois, de ces affaires apparemment bénignes qui peuvent gravement affecter la prise de décision dans le pays le plus puissant de la planète.
Karl Rove, le stratège politique de George W. Bush, et Lewis Libby, directeur de cabinet du vice-président Dick Cheney, seraient à l'origine de l'indiscrétion. Ils sont, aujourd'hui, sous la menace d'une inculpation du procureur indépendant Patrick Fitzgerald.
Dévoiler le nom d'un espion n'est pas, en soi, une très bonne idée quand on
assume de hautes fonctions. Cela met
en danger d'autres agents, dont la couverture est aussitôt réduite à néant. C'est surtout idiot quand cela vise à discréditer le mari de ladite espionne, au motif qu'il a eu le tort de dénoncer les mensonges de l'Administration au sujet des prétendues armes de destruction
massive de Saddam Hussein.
Voilà que, par ce biais,
la tromperie qui a servi de prétexte à la
guerre en Irak revient hanter la Maison-Blanche. Si des inculpations sont effectivement prononcées ces prochains jours, la polémique ne manquera pas d'enfler. Elle est déjà alimentée, dans l'impitoyable microcosme washingtonien, par le vif ressentiment qu'éprouve la CIA d'avoir été instrumentalisée par «une cabale» d'idéologues proches du vice-président Cheney et du chef du Pentagone Donald Rumsfeld.
Pour la Maison-Blanche, l'affaire s'additionne à bien d'autres soucis. A la gestion ratée de l'ouragan Katrina, s'ajoutent les difficultés en Irak – où les Américains en sont à 2 000 morts –, les critiques de la droite religieuse après la nomination de l'avocate de Bush, Harriet Miers, à la Cour suprême et, surtout, la chute de popularité du président, qui ne recueille plus que 39% d'opinions favorables.
C'est un paradoxe que l'«affaire Plame» intervienne alors que George W. Bush a remis de l'ordre dans son équipe, en s'appuyant sur le professionnalisme d'une Condoleezza Rice au département d'Etat. Dans un tout autre domaine,
la nomination de Ben Bernanke pour succéder à Alan Greenspan à la Réserve fédérale a été saluée comme un choix consensuel et dénué du parti pris idéologique qui lui a longtemps été reproché.
Sans doute George W. Bush est-il devenu plus
sage depuis qu'il se sent menacé.