Border Wall Infuriates America's Southern Neighbors
Latin American foreign ministers came together in Mexico to 'respond' to a new bill wending its way through the U.S. Congress. Beyond criminalizing undocumented visits, the law calls for a 15-foot-high, double metallic barrier, with watchtowers and cameras along the border with Mexico. According to this article from France's Le Figaro newspaper, the move could devastate many Latin American economies.
By Frédéric Faux
Translated By Kate Brumback
January 11, 2005
Le Figaro - Home Page (French)
Mexico's Foreign Secretary, Luis Ernesto Derbez, center, with Counterparts from
El Salvador, Francisco Lainez Rivas, right, and Costa Rica, Roberto Tovar Faja,
after meeting with Diplomats from Central America, Colombia and the Dominican
Republic in Mexico City, Monday. (above).
Man Paints a Coffin as a Form of Protest Near Tijuana Wall Last Week. (below)
A Man in a Large Sombrero Looks Out from a Protest Wall, Outside the U.S.
Embassy in Mexico, during a Demonstration in Mexico City (above and below).
BBC NEWS VIDEO: Mexicans Protest Against Border Security Plans
Outside U.S. Embassy in Mexico City, Dec. 31, 00:01:24
The defenders of the American Dream confront closure at the border. This is the message conveyed by the foreign ministers of Mexico, Central America, Columbia and the Dominican Republic, who met Monday in Mexico to respond together for the first time to the decision of the House of Representatives to build a steel wall along a third of U.S. southern border. In their closing statement, the representatives of these ten countries refrained from explicitly condemning the initiative, but they reaffirmed the right of emigrants not to be treated like criminals.
[La Jornada, Mexico]
The United States, they added, must adopt a temporary worker program; regularize the situation of undocumented people already on its soil and guarantee the "full protection of migrants" and "compliance with labor laws." This 694-mile [1,116-kilometer] wall is part of a plan approved by the House of Representatives in December. The wall, along with other proposed anti-immigration measures such as the criminalization of undocumented visits, must win approval in the Senate to become reality. But just the possibility of their passage is enough to worry neighbors of the world's greatest power. Mexico, which shares a 1,988-mile [3,200-kilometer] border with the United States, would suffer the most from this wall: every year, 400,000 of its inhabitants illegally work and settle in the United States. The tiny countries of Central America, where money from emigrants is often the primary source of income, would also face great difficulties.
WATCHTOWERS AND CAMERAS
More comprehensively, the economies of a large portion of the continent would be threatened: in 2004, Latin American and Caribbean emigrants effectively sent $45 billion to their families at home, a sum greater than all foreign aid and international investment.
"The American government says it is Latin America’s partner, but apparently it is only interested in our money and our merchandise, considering our people to be an epidemic," said Guatemalan Vice President Eduardo Stein before the meeting in Mexico.
Will this 4.5-meter (15-foot) high, double metallic barrier, punctuated by watchtowers and sophisticated cameras, allow the United States to rid itself of the 11 million undocumented workers that live on its soil? Nothing could be more uncertain. The reinforcement of American border controls after the September 11 attacks only succeeded in relocating the crossing points to even more isolated and dangerous areas, such as the Arizona desert.
'Rape' [Il Progresso, Mexico] CLICK IT
According to Mexican Consulates in the United States, 441 undocumented people died between January and December 2005 while attempting to cross the border. Since 1993, the carnage has been 3,800 deaths, including an 18-year-old man killed on December 30 in Tijuana by American border guards - an incident which caused the Mexican media to compare this wall to another one, which was just as "shameful" and "murderous:" the Berlin Wall.
French Version Below
Le mur des États-Unis irrite l'Amérique latine
Amériques Le projet d'ériger un mur sur un tiers de la frontière avec le Mexique a déclenché un tollé en Amérique centrale.
Frédéric Faux
[11 janvier 2006]
LA DÉFENSE du rêve américain face à la fermeture des frontières. Tel est le message qu'ont voulu faire passer les ministres des Affaires étrangères du Mexique, d'Amérique centrale, de Colombie et de République dominicaine, qui se sont réunis lundi à Mexico pour répondre de façon concertée, pour la première fois, à la décision des députés américains de construire un mur d'acier sur un tiers de leur frontière sud. Dans leur déclaration finale, les représentants de ces dix pays ne condamnent pas explicitement cette initiative, mais ils réaffirment le droit des émigrants à ne pas être traités comme des délinquants.
Les Etats-Unis, ajoutent-ils, doivent adopter un programme pour les travailleurs temporaires, régulariser la situation des clandestins qui se trouvent déjà sur leur sol, garantir «la pleine protection des migrants» et «le respect des lois du travail». Ce mur de 1 116 kilomètres, dont le principe a été approuvé par la Chambre des représentants en décembre avec d'autres mesures contre l'immigration, comme la criminalisation du séjour clandestin, doit encore obtenir un vote favorable du Sénat pour devenir réalité. Mais son ombre suffit déjà à inquiéter les voisins de la première puissance mondiale. Le Mexique, qui partage 3 200 kilomètres de frontière avec les Etats-Unis, serait le plus pénalisé par ce dispositif : chaque année, 400 000 de ses habitants s'installent clandestinement aux Etats-Unis pour y travailler. Les petits pays d'Amérique centrale, où l'argent des émigrés constitue souvent la première source de devise, se trouveraient également en grande difficulté.
Miradors et caméras
Plus globalement, c'est l'économie d'une grande partie du continent qui serait menacée : en 2004, les émigrants d'Amérique latine et des Caraïbes ont en effet envoyé 45 milliards de dollars à leurs proches restés au pays, une somme supérieure au cumul de l'aide à la coopération et des investissements internationaux. «Le gouvernement américain se dit partenaire de l'Amérique latine, mais apparemment il ne s'intéresse qu'à notre argent et à nos marchandises, considérant nos gens comme une épidémie», lançait le vice-président guatémaltèque, Eduardo Stein, avant la réunion de Mexico.
Cette double barrière métallique haute de 4,5 mètres, jalonnée de miradors et de caméras sophistiquées, permettra-t-elle pour autant aux Etats-Unis de se débarrasser des 11 millions de clandestins qui vivent sur son sol ? Rien n'est moins sûr. Les renforcements des contrôles aux frontières américaines, après les attentats du 11 Septembre, n'avaient abouti qu'à déplacer les points de passage vers des zones toujours plus isolées et dangereuses, comme le désert d'Arizona. Selon les consulats mexicains aux Etats-Unis, 441 clandestins sont morts de janvier à décembre 2005 en tentant de passer la frontière. Depuis 1993, l'hécatombe atteindrait 3 800 morts, dont un jeune homme de 18 ans abattu le 30 décembre dernier, à Tijuana, par des gardes-frontières américains. Un incident qui a incité de nombreux médias mexicains à comparer ce mur à un autre, tout aussi «honteux» et «meurtrier» : le mur de Berlin.