Le Monde,
France
'Bush Remains Bush'
“George W. Bush has been repeating this speech since the September 11 attacks and the fall of Saddam ... Nothing indicates that he is ready to contemplate change.”
EDITORIAL
Translation By William Kern
December 22, 2006
France - Le Monde - Original Article (French)
President
Bush may not have uttered his last word on the Baker Commission report, but his
declarations during the course of a press conference on Wednesday [Dec. 20] can
hardly be interpreted as anything other than a final rejection-of-offer. Far
from initiating a withdrawal of American troops from Iraq over the coming
months, as the report from the bipartisan study group recommends, Mr. Bush
announced an increase in the military, particularly in the number of land forces.
The Congressionally mandated Iraq Study Group is co-chaired by former secretary of state James Baker and former Democratic
representative Lee Hamilton.
Mr. Bush put
forward this new effort in the all-out fight against terrorism, radicals and
extremists, while making it understood that the number of troops in Iraq would
be reinforced as his military chiefs - and Senator John McCain, who seeks the
2008 Republican nomination - have requested. Fifteen thousand to 30,000 additional
troops could join the 134,000 already deployed in Iraq. This increase in
manpower would be limited to six or eight months, but the objective is always
the same: to obtain a victory which, even George W. Bush agrees, has not come as rapidly as he had envisioned.
But given
the escalation of violence in Iraq, this is mere euphemism. It is clear that short
of a major reversal in the coming weeks, the American President will maintain
his course in the Middle East, and he gives every impression that he will not
take into account old man Baker's diplomatic roadmap - which had received such a
favorable reception from the "realists" in the Republican Party, from
Democrats and from America's European allies. He also issued a final
rejection-of-offer to the idea to beginning a political dialogue with Iran and
Syria to persuade them to help stabilize Iraq.
Condoleezza
Rice, who had remained discrete in recent weeks, offered an explanation of the
President's reservations regarding the bipartisan report. The Secretary of
State explained to the Washington Post that Mr. Baker had developed plans
rooted in the past; that he doesn't understand how much the Middle East has changed
since he left office; and that he preaches a "false stability" that
resembles appeasement with respect to dictatorships like Iran and Syria.
For her and
for her boss, these old methods no longer correspond to the state of the world,
to the situation in the Middle East or to the mission of the United States. According
to them, the United States is never more effective as when it combines power with
principle. This is the speech that George W. Bush has been repeating this speech since the September 11 attacks and the fall of Saddam Hussein. Despite the setbacks
recorded from Kabul to Baghdad, and despite the war to Lebanon and the bloody
Palestinian-Israeli dead-end, nothing indicates that he is ready to contemplate
change.
French Version Below
Bush
reste Bush
Edito du
Monde
22.12.06
Le président Bush n'a peut-être pas dit son dernier mot sur le rapport
Baker. Mais ses déclarations, au cours de sa conférence de presse,
mercredi 20 décembre, ne peuvent guère être interprétées autrement que comme
une fin de non-recevoir. Loin d'amorcer un retrait des troupes américaines
d'Irak au cours des prochains mois, comme le suggérait le texte du groupe
bipartisan mis en place par le Congrès et coprésidé par l'ancien secrétaire
d'Etat James Baker et l'ancien représentant démocrate Lee Hamilton, M. Bush a
annoncé une augmentation des forces armées, notamment des unités terrestres.
Il a
replacé ce nouvel effort dans la lutte globale contre le terrorisme, contre les
radicaux et contre les extrémistes, tout en laissant entendre que le contingent
en Irak serait renforcé, comme le demandent des chefs militaires et le sénateur
John McCain, qui vise la nomination républicaine pour l'élection présidentielle
de 2008. Quinze mille à 30 000 soldats pourraient rejoindre
les 134 000 se trouvant déjà en Irak. Cette
augmentation des effectifs serait limitée à six ou huit mois. L'objectif
est toujours le même : obtenir une victoire qui, de
l'aveu même de George W. Bush, est moins rapide qu'il ne l'avait prévu.
Etant
donné l'escalade de la violence en Irak, c'est un euphémisme. Il reste que, à moins d'un revirement dans les prochaines semaines,
le président américain maintient son cap au Moyen-Orient, en donnant
l'impression de ne tenir aucun compte des recommandations de vieux routiers de
la diplomatie qui avaient reçu un accueil favorable des "réalistes"
dans le Parti républicain, des démocrates et des alliés européens des
Etats-Unis. Il a également opposé une fin de
non-recevoir à l'idée d'entamer un dialogue politique avec l'Iran et la Syrie
pour les convaincre de contribuer à la stabilisation de l'Irak. Condoleezza
Rice, qui était restée discrète ces dernières semaines, a livré une explication
des réserves présidentielles face au rapport bipartisan. M. Baker développe des
conceptions appartenant au passé. Il n'a pas compris
combien le Moyen-Orient a changé depuis qu'il n'est plus au pouvoir. Il prêche une "fausse stabilité" qui
ressemble à de l'apaisement vis-à-vis de dictatures telles que l'Iran et la Syrie,
a expliqué la secrétaire d'Etat au Washington Post.
Pour elle
comme pour son chef, ces vieilles méthodes ne correspondent plus à l'état du
monde, à la situation au Moyen-Orient et à la mission
des Etats-Unis, qui ne sont, selon eux, jamais aussi forts que quand ils
combinent la puissance et les principes. C'est le discours que tient George W.
Bush depuis les attentats du 11 septembre 2001 et la chute de Saddam Hussein.
Malgré les revers enregistrés de Kaboul à Bagdad, malgré la guerre au Liban et l'impasse sanglante israélo-palestinienne, rien n'indique
qu'il soit prêt à en changer.