Le Monde,
France
U.S. Erecting Walls In Iraq to Protect Sunnis from Shiites
By Remy Ourdan
Translated By Kate Brumback
August 17, 2006
France - Le Monde - Original Article (French)
The American and Iraqi armies on Tuesday, August 15, started
building a wall around Al-Dora, a neighborhood in southern Baghdad. Soldiers have
erected prefabricated concrete walls in order to "prevent terrorists from
entering," according to the American army.
Though Al-Dora is a vast, mixed neighborhood, the operation
consists in this case of isolating the majority Sunni area to protect them from
incursions by Shiite militias. Since Baghdad fell prey to civil war and the transfers
of Shiite and Sunni populations began, Al-Dora has been one of the neighborhoods
most affected by inter-communal violence.
Acknowledging the failure of the security plan launched in
June called "Forward Together," on August 11 the American army and
Iraqi security forces unveiled a new strategy that consists of separating the
neighborhoods of Baghdad along sectarian lines. "We will
concentrate on sectarian borders, go into these areas, to clean them, ensconce
the security forces, bring in economic assistance and work with local leaders
so that the people feel secure," explained American general George Casey, the
commander of the multinational force. The objective is to "clean Baghdad
before Ramadan" at the end of September.
POPULAR COMMITTEES OF DEFENSE
The Al-Dora neighborhood, where Sunni fighters linked to the Iraqi
guerillas and Shiite militias both hold sway, was the first to be targeted by
this strategy. On Tuesday, while the first cement barriers were being put in
place, the American Army, which had been striving to cordon it off since August
7, appeared satisfied with the outcome of the first week of operations. "Before,
we found twenty eight explosive devices per week in Dora. We have only found
four this week. It's a success."
Demonstrating their defiance of the security plan, two Shiite
movements, the Supreme Council for the Islamic Revolution in Iraq (SCIRI), a
pillar of the ruling coalition, and the faction of the imam Moqtada Al-Sadr. An
opponent of the American-Iraqi alliance, on Tuesday SCIRI created "popular
committees of defense" in the Shiite Holy City of Najaf, after an attack in
front of the mausoleum of the imam Ali which took place on August 10.
Iraqis show parts of bombs and rockets from the wreckage of a car
used as bomb, in Baghdad, Iraq, Aug.17. By all accounts, sectarian
violence in Baghded is skyrocketing, and according to Le Monde, U.S.
forces have begun erecting barriers between communities. (above)
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The two movements already have militias, the Badr Brigade for the
SCIRI and The Mahdi Army for Moqtada Al-Sadr. They hope to extend their "committees"
into the rest of Baghdad and throughout Iraq to protect the Shiite population
from attacks by Sunni guerillas.
Recently, the American army violently attacked the Mahdi Army in
the Sadr City neighborhood of Baghdad, including using aircraft. The prime
minister, Nouri Al-Maliki, who is opposed to the creation of militias, condemned
the American raid. Impotent, he seems caught between exchanges of fire.
And while the Iraqi President Jalal Talabani continues to confirm
that "he doesn't believe a civil war is going on in Iraq," those
charged with public order are erecting walls.
VIDEO FROM QATAR: MUQTADA SADR WARNS
AMERICANS AND ARABS ABOUT OCCUPATION
Al Jazeera TV, Qatar: excerpts from an interview by Iraqi Shiite Leader Muqtada Sadr, Feb. 18, 00:04:29, Via MEMRI
"All the talk and all the rumors that if the American forces leave - or even if they don't leave - Islamic or Arab forces will enter - they, too, will be occupiers."
Iraqi Shiite Leader Muqtada Sadr
French Version Below
A Bagdad, l'armée américaine dresse des murs entre communautés
17.08.06
Les armées américaine et irakienne ont commencé, mardi 15 août, à construire un mur encerclant Al-Dora, un quartier sud de Bagdad. Des soldats ont posé des barrières de béton préfabriquées afin d'"empêcher les terroristes d'entrer", selon l'armée américaine.
Si Al-Dora est un vaste quartier mixte, l'opération consiste, dans ce cas précis, à isoler une zone habitée majoritairement par des sunnites afin de la protéger d'incursions de milices chiites. Depuis que Bagdad est en proie à la guerre civile et que des transferts de populations entre chiites et sunnites s'opèrent, Al-Dora a été l'un des quartiers les plus touchés par les violences intercommunautaires.
Reconnaissant l'échec du "plan
de sécurité "En avant ensemble''" lancé en juin, l'armée américaine et les
forces de sécurité irakiennes ont dévoilé, le 11 août, une nouvelle stratégie, qui consiste à séparer les quartiers de Bagdad selon des critères communautaires. "Nous allons nous concentrer sur les frontières confessionnelles, aller dans ces secteurs, les nettoyer, installer
les forces de sécurité, apporter de l'aide économique et travailler avec les leaders locaux afin que les gens se sentent en confiance", a expliqué le commandant de la Force multinationale, le général américain George Casey. L'objectif est de "nettoyer Bagdad avant le ramadan", fin septembre.
"COMITÉS
DE DÉFENSE POPULAIRES"
Le quartier d'Al-Dora, où sévissent à la fois des combattants sunnites liés à la guérilla irakienne et
des milices chiites, a été le premier visé par cette stratégie. Mardi, alors que les premières barrières de béton étaient posées, l'armée américaine, qui l'a bouclé dès le 7 août, semblait satisfaite du bilan d'une première semaine d'opérations : "Auparavant, on trouvait vingt-cinq engins explosifs par semaine à Dora. Nous n'en avons trouvé que quatre cette semaine. C'est un succès."
Marquant leur défiance face au plan
de sécurité, deux mouvements chiites, le Conseil suprême de la révolution islamique en Irak (CSRII), pilier de la
coalition au pouvoir, et la faction de l'imam Moqtada Al-Sadr, opposant à l'alliance américano-irakienne, ont créé, mardi, des "comités de défense populaires" dans la ville sainte chiite de Nadjaf, après un attentat qui a eu lieu le 10 août devant le mausolée de l'imam Ali.
Les deux mouvements disposent déjà de milices, la
Brigade Badr pour le CSRII et l'Armée du Mahdi pour Moqtada Al-Sadr. Ils souhaitent étendre leurs "comités" à Bagdad et à tout l'Irak afin de protéger la population chiite des attaques de la guérilla sunnite.
L'armée américaine a récemment violemment attaqué l'Armée du Mahdi dans le faubourg de Sadr City, à Bagdad, y compris avec un recours à l'aviation. Le premier ministre,
Nouri Al-Maliki, opposé à la création de milices, a condamné le raid américain.
Impuissant, il semble pris entre deux feux.
Et
pendant que le président irakien, Jalal Talabani, continue d'affirmer qu'il "ne croit pas qu'une guerre civile se déroule en Irak", les gardiens de l'ordre public dressent des murs.
Rémy
Ourdan