Le Monde,
France
The Mission: Reconcile America and the World
By Special Correspondent Corine Lesnes
Translated By William Kern
September 21, 2006
France - Le Monde - Original Article (French)
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New York: Keith
Reinhard arrives from Berlin. While leaving Newark Airport in New York, he says
he detects progress. The immigration agents seemed less suspicious than usual. "I
saw a few smiles, including on those who take the fingerprints."
Keith
Reinhard is a Madison Avenue advertising executive of some renown. The former
president of DDB Worldwide , he has founded an organization to try and contain the anti-Americanism that
has taken over the planet: Business for Diplomatic Action .
Keith Reinhard
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One of
its initiatives is to make America's front door more accessible. Walt Disney
and Loews, for example, are working to spruce up America's image. The Cerberus'
of immigration have started to get the message. [The Cerberus is the three-headed guard dog of Hades
]. "When people manage to cross the border and visit the
country, they hate us less," according to Mr. Reinhard.
To
restore the image of the United States, the advertising executive believes that
rather than government, action taken in the business world is far more
effective. This is all the more true since, as the group's vice president
Thomas Miller says quite directly, the American government is no longer a
credible messenger: "He [Bush] speaks, but in the rest of the world,
people don't believe him."
Created
officially in 2003, Business for Diplomatic Action now contains representatives
of McDonald's, Microsoft and Exxon. The overseers of the business world are
worried that they can no longer escape the decline in America's image.
According to a recent study of teenagers in thirteen countries, not a single
American company is on their list of favorites. Even Nike has been overtaken.
The three that received the highest marks are Sony, Adidas and Nokia.
The
argument according to which anti-Americanism is mainly political whereas
people consume U.S. products anyway is less and less sustainable.
"There
is a cooling toward American popular culture," notes Mr. Miller. More and more
people are turning to local culture.
The
United States is no longer one of the top three countries that young people
want to live in or visit. America has been overtaken by Australia, the United
Kingdom and Canada.
"People
go where they get the warmest welcome," said Miller. "The world saw
us closing our doors."
In 2005
with a subsidy of $250,000 from Pepsi, Business for Diplomatic Action produced
a "World Citizen's Guide ." The accent is put on respect
for local culture. Visitors should consider themselves ambassadors.
'"Americans that speak loudly," are invited to go missing, in favor
of the discreet tourist who avoids strong expressions of opinion, even less so
in regard to religion. The Guide wars: "You are no longer in Kansas."
Attention: "Even ordinary everyday things may not be as they are at
home." The visitor reads the press to his own peril. "If you read the
news, you will notice yourself that not everyone holds the United States in the
highest esteem."
According
to Thomas Miller, the decline of America's image began before September 11
2001, because of the rapidity of globalization.
"We
said to ourselves: we won the Cold War. Everyone loves us."
And the
next presidential election in 2008 will not put an end to the problem.
"We
are unlikely to succeed in persuading the world to love us," estimates
Carl Eggspuehler, a former State Department public affairs and public diplomacy
official. But we hope to be able to return to the point that at least the
United States is respected."
Keith
Reinhard himself places his hope in the universities, which are among the rare
American institutions to have escaped the international lack of love. "This
is not related to a particular individual. It's about whether we have the power
as a nation to bring progress to other places." And he continues: "To
bring the kind of progress that we ourselves would like to receive, of
course."
French Version Below
Mission : réconcilier l'Amérique et le monde
NEW YORK
ENVOYÉE SPÉCIALE
Keith
Reinhard arrive de Berlin. En débarquant à l'aéroport de Newark, à New York, il a cru déceler un progrès. Les agents de
l'immigration lui ont paru moins patibulaires que d'habitude. "J'ai vu quelques sourires. Y compris
de la part de ceux qui prennent les empreintes digitales."
Keith
Reinhard est un publicitaire de renom, installé sur
Madison Avenue. Ancien président de l'agence DDB, il a fondé une association
pour essayer d'endiguer l'antiaméricanisme qui a gagné la planète
: Business for Diplomatic Action.
L'une de ses initiatives est de rendre les portes d'entrée aux
Etats-Unis plus accueillantes. Walt Disney et Loews
travaillent à égayer les locaux. Les cerbères de
l'immigration commencent à recevoir une formation. "Si les gens
arrivent à franchir la frontière et à visiter le pays, ils nous détestent
moins", pense M. Reinhard.
Pour
restaurer l'image des Etats-Unis, le publicitaire croit à l'action du monde des
affaires plutôt qu'à celle du gouvernement. D'autant
que, comme le dit sans détour le vice-président de l'association, Thomas
Miller, le gouvernement américain n'est plus un messager crédible
: "Il dit quelque chose. Dans le reste du monde, les gens ne le
croient pas."
Créée officiellement en 2003, Business for Diplomatic Action compte
maintenant des représentants de McDonald's, de Microsoft ou d'Exxon. Les milieux
d'affaires sont préoccupés. Ils n'échappent
plus au déclin de l'image des Etats-Unis. Selon une étude réalisée au printemps
auprès des adolescents de treize pays, aucune entreprise américaine ne figure
plus dans leurs trois marques préférées. Nike a été
supplantée. Les trois premières marques citées sont Sony, Adidas et Nokia.
L'argument
selon lequel l'antiaméricanisme est essentiellement
politique alors que les peuples consomment américain tient de moins en moins. "Il y a un refroidissement envers la culture populaire
américaine, constate M. Miller. De plus en plus de gens se tournent vers
la culture locale."
Les
Etats-Unis ne figurent plus non plus dans les trois
premiers pays que les jeunes ont envie d'habiter ou de visiter. Ils ont été supplantés par l'Australie, le Royaume-Uni et le
Canada. "Les gens viennent là où on les accueille bien, dit Miller. Le
monde nous a vus en train de fermer nos portes."
En 2005,
Business for Diplomatic Action a produit un "guide du citoyen du monde" avec une subvention de 250 000 dollars
offerte par Pepsi. L'accent est mis sur le respect de
la culture locale. Le visiteur doit se sentir ambassadeur. L'"Américain qui parle fort" est invité à
disparaître au profit d'un touriste discret ne faisant pas étalage de ses
opinions, encore moins de sa religion. Il est prévenu : "Vous n'êtes plus au Kansas." Attention : "Même les choses de la vie quotidienne risquent de ne pas être comme à la
maison." Le visiteur lit la presse à ses risques
et périls. "Si vous regardez les informations, vous vous apercevrez que
tout le monde ne porte pas les Etats-Unis dans la plus
haute estime."
Selon
Thomas Miller, le déclin de l'image des Etats-Unis avait commencé avant le 11
septembre 2001, à cause d'une mondialisation trop rapide. "On se disait : on a gagné la guerre froide. Tout le monde nous
aime."
La
prochaine élection présidentielle, en 2008, ne mettra pas fin au problème.
"Nous ne réussirons probablement plus à ce que le
monde nous aime, estime Cari Eggspuehler, directrice du programme et ancienne
du département d'Etat. Mais nous espérons pouvoir revenir à ce que les Etats-Unis soient respectés."
Keith
Reinhard, lui, place ses espoirs dans les universités,
qui sont parmi les rares institutions américaines à échapper au désamour
international. "Ce n'est pas lié à un individu. Il s'agit de la force que nous avons en tant que nation pour apporter le
progrès là ou nous le pouvons." Il se reprend : "Apporter le progrès dans le sens voulu par le récipiendaire, bien
sûr."
Corine
Lesnes
Article
paru dans l'édition du 21.09.06