Tunis Hebdo, Tunisia
Washington Inadvertantly 'Hands Somalia' to Islamists

By T.H.

Translated By Nanjui Awunti

June 12 – June 18 Issue
Tunisia - Tunis Hebdo - Home Page (French)    



Islamic militiamen after taking control of the Somali
town of Jowhar, June 14. (above and below).

—BBC NEWS VIDEO: Global concern grows
over events in Somalia, June 19, 00:01:25RealVideo

RealVideo[NEWS PHOTOS: Somalia].


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Mogadishu, capital of Somalia recently experienced a change in power, and with that, the rest of the country changed. The Union of Islamic Courts took over after defeating the Warlords, who command a ragtag army that is sustained militarily and financially by the United States of America. This event marks the greatest change in a nation which has had no government and has been filled with chaos for the past 15 years. Until recently, every chance to bring peace and order to Mogadishu has failed. It all began with the American invasion, taken under the U.N. banner in 1993. Paradoxically it is Washington's indirect intervention that has handed the country to the Islamists

Last February, Washington was so fearful at the growing influence of the Union of Islamic Courts, a group that intends to bring back Sharia law [Islamic law], that it backed the creation of the Alliance for the Restoration of Peace and Counterterrorism and supplied them with weapons and supplies. But having been hunted down by seasoned and ferocious combatants and a population that is hostile to the Americans, the leaders of the Alliance have preferred to make their escape. With the fall of the warlords, the provisional government, put in place by the U.N. to show Somalia a way out of this crisis, has doubtless lost what remained of its credibility.

The country's new strongman, at least for the moment, is Sheikh Charif Cheikh Ahmed. A humble teacher in one of Somalia's Koranic schools, he was chosen to become chairman of Union of Islamic Courts. His declarations on the future of the country have created additional confusion. While seeking to reassure, he doesn't hide his wish to install an Islamic republic in Somalia. "If we decide to re-establish an Islamic republic, the rest of the world should respect this choice," he said.

This declaration has stirred up apprehension in the West, who worry about the "Talibanization" of Somalia, as well as the tremendous gap that would open in the fight against al-Qaeda.



Sheikh Charif Cheikh
Ahmed, chairman of the
Union of Islamic Courts.

[RealVideo Charif Cheikh Ahmed]

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Washington has accused the Union of Islamic Courts of offering refuge to many wanted jihadists. The United States hasn't forgotten that the brains behind the 1998 attacks on the American Embassies in Kenya and Tanzania were Somali operatives [RealVideo]. This was part of the calculation when the White House chose to offer financial and military aid to their Somalian allies, a strategy that has collapsed and failed miserably.

"The United States is pushing Somalis toward anger. Soon, thanks to them, there will be real Islamic governments in the world, since all Muslims, having been asleep for so long, have been awakened by American aggressions against Iraq, Afghanistan and Somalia.

The more we are attacked, the more we have Islamic militants for our government," noted Sheikh Youssef Indahadde, who is known as one of the most intellectual and influential in Mogadishu.

French Version Below

APRES LA DECONFITURE DE SES ALLIES A MOGADISCIO

Washington craint la «talibanisation» de la Somalie

Mogadiscio, capitale de la Somalie a bel et bien changé de main, et avec elle tout le pays. L’Union des Tribunaux islamiques (UTI) a pris le pouvoir après avoir chassé les «Seigneurs de la guerre», une armée hétéroclite soutenue militairement et financièrement par les Etats-unis d’Amérique. Cet événement marque assurément un tournant capital dans ce pays sans gouvernement et livré au chaos depuis quinze ans. Jusqu’alors, les tentatives pour établir ne serait-ce qu’un semblant d’unité et d’ordre dans Mogadiscio avaient toutes échoué. A commencer par l’opération américaine, menée sous la bannière de l’ONU en 1993. Paradoxalement, c’est une intervention indirecte des Etats-Unis qui aurait offert la ville aux islamistes.

En février dernier, Washington, effrayée de l’emprise grandissante de l’ «Union des Tribunaux», un groupe qui entend imposer la Chariaâ au pays, soutenait la naissance de «l’Alliance pour la restauration de la paix et contre le terrorisme» (ARPCT), en lui fournissant argent et logistique militaire. En butte à l’hostilité d’un peuple vivement opposé aux Américains, traqués par des combattants aguerris et féroces, les chefs de l’Alliance ont préféré prendre la fuite. Avec la chute des «Seigneurs de la guerre», le gouvernement provisoire, laborieusement mis en place avec le soutien de l’ONU et censé sortir la Somalie de la crise, a sans doute perdu le reste de sa crédibilité.

Le nouvel homme fort du pays, du moins pour le moment, s’appelle Cheikh Charif Cheikh Ahmed. Modeste enseignant de son état dans une école coranique, il a été «choisi» pour devenir le président de l’Union des Tribunaux islamiques. Ses déclarations sur l’avenir du pays prêtent plutôt à confusion. Tout en se voulant «rassurant», il ne cache pas son penchant pour l’instauration d’une «République islamique» en Somalie : «Si nous décidons d’établir une république islamique, le reste du monde devrait respecter ce choix», affirme-t-il.

Cette déclaration semble attiser l’appréhension des Occidentaux qui s’inquiètent de la «talibanisation» de la Somalie, ainsi que de la brèche qu’ouvrait un tel «émirat» dans la lutte contre «Al-Qaïda». Washington accuse déjà les «Tribunaux islamiques somaliens d’offrir l’asile à de nombreux «Jihadistes» recherchés. Les Etats-Unis n’oublient pas non plus que les cerveaux des attentats contre leurs ambassades au Kenya et en Tanzanie, en 1998, ont opéré depuis la Somalie. Une analyse qui a décidé la Maison-Blanche à accorder un coûteux et très controversé soutien à des «partenaires» somaliens, une autre stratégie américaine qui s’effondre et échoue lamentablement. «Les Etats-Unis poussent la Somalie à la colère. Bientôt, grâce à eux, il y aura de véritables gouvernements islamiques dans le monde, car les musulmans, qui dormaient depuis longtemps, sont réveillés par les agressions américaines contre l’Irak, l’Afghanistan et la Somalie. Plus ils nous attaquent, plus nous avons d’islamistes pour faire de bons gouvernements», résume Cheikh Youssef Indahadde, présenté comme l’un des cerveaux les plus influents de la nouvelle équipe de Mogadiscio.

T.H