Tunis Hebdo,
Tunisia
Washington Inadvertantly 'Hands Somalia' to Islamists
By T.H.
Translated By Nanjui Awunti
June 12 – June 18 Issue
Tunisia - Tunis
Hebdo - Home Page (French)
Mogadishu,
capital of Somalia recently experienced a change in power, and with that, the
rest of the country changed. The Union of Islamic Courts took over after
defeating the Warlords, who command a ragtag army that is sustained militarily
and financially by the United States of America. This event marks the greatest
change in a nation which has had no government and has been filled with chaos for
the past 15 years. Until recently, every chance to bring peace and order to Mogadishu
has failed. It all began with the American invasion, taken under the U.N.
banner in 1993. Paradoxically it is Washington's indirect intervention that has
handed the country to the Islamists
Last
February, Washington was so fearful at the growing influence of the Union of
Islamic Courts, a group that intends to bring back Sharia law [Islamic law], that it backed
the creation of the Alliance for the Restoration of Peace and Counterterrorism
and supplied them with weapons and supplies. But having been hunted down by seasoned
and ferocious combatants and a population that is hostile to the Americans, the
leaders of the Alliance have preferred to make their escape. With the fall of
the warlords, the provisional government, put in place by the U.N. to show Somalia
a way out of this crisis, has doubtless lost what remained of its credibility.
The country's
new strongman, at least for the moment, is Sheikh Charif Cheikh Ahmed. A humble
teacher in one of Somalia's Koranic schools, he was chosen to become
chairman of Union of Islamic Courts. His declarations on the future of the
country have created additional confusion. While seeking to reassure, he doesn't
hide his wish to install an Islamic republic in Somalia. "If we decide to re-establish an Islamic republic, the rest of the world
should respect this choice," he said.
This
declaration has stirred up apprehension in the West, who worry about the "Talibanization"
of Somalia, as well as the tremendous gap that would open in the fight against al-Qaeda.
Sheikh Charif Cheikh
Ahmed, chairman of the
Union of Islamic Courts.
[ Charif Cheikh Ahmed]
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Washington
has accused the Union of Islamic Courts of offering refuge to many wanted jihadists.
The United States hasn't forgotten that the brains behind the 1998 attacks on the
American Embassies in Kenya and Tanzania were Somali operatives []. This was part of the calculation
when the White House chose to offer financial and military aid to their
Somalian allies, a strategy that has collapsed and failed miserably.
"The
United States is pushing Somalis toward anger. Soon, thanks to them, there will
be real Islamic governments in the world, since all Muslims, having been asleep
for so long, have been awakened by American aggressions against Iraq, Afghanistan
and Somalia.
The more we are attacked, the more
we have Islamic militants for our government," noted Sheikh Youssef Indahadde, who is known as
one of the most intellectual and influential in Mogadishu.
French Version Below
APRES
LA DECONFITURE DE SES ALLIES A MOGADISCIO
Washington
craint la «talibanisation» de la Somalie
Mogadiscio,
capitale de la Somalie a bel et bien changé de main,
et avec elle tout le pays. L’Union des Tribunaux islamiques (UTI) a pris le
pouvoir après avoir chassé les «Seigneurs de la guerre», une armée hétéroclite
soutenue militairement et financièrement par les
Etats-unis d’Amérique. Cet événement marque assurément
un tournant capital dans ce pays sans gouvernement et livré au chaos depuis
quinze ans. Jusqu’alors, les tentatives pour établir ne serait-ce qu’un
semblant d’unité et d’ordre dans Mogadiscio avaient toutes échoué. A commencer par l’opération américaine, menée sous la bannière de
l’ONU en 1993. Paradoxalement, c’est une intervention indirecte des
Etats-Unis qui aurait offert la ville aux islamistes.
En
février dernier, Washington, effrayée de l’emprise grandissante de l’ «Union
des Tribunaux», un groupe qui entend imposer la Chariaâ au pays, soutenait la
naissance de «l’Alliance pour la restauration de la paix et contre le
terrorisme» (ARPCT), en lui fournissant argent et logistique militaire. En
butte à l’hostilité d’un peuple vivement opposé aux Américains, traqués par des
combattants aguerris et féroces, les chefs de
l’Alliance ont préféré prendre la fuite. Avec la chute des «Seigneurs de la
guerre», le gouvernement provisoire, laborieusement mis en place avec le
soutien de l’ONU et censé sortir la Somalie de la
crise, a sans doute perdu le reste de sa crédibilité.
Le nouvel
homme fort du pays, du moins pour le moment, s’appelle Cheikh Charif Cheikh
Ahmed. Modeste enseignant de son état dans une école coranique, il a été «choisi» pour devenir le président de l’Union des
Tribunaux islamiques. Ses déclarations sur l’avenir du
pays prêtent plutôt à confusion. Tout en se voulant «rassurant», il ne cache
pas son penchant pour l’instauration d’une «République islamique» en Somalie :
«Si nous décidons d’établir une république islamique, le reste du monde devrait
respecter ce choix», affirme-t-il.
Cette
déclaration semble attiser l’appréhension des Occidentaux qui s’inquiètent de
la «talibanisation» de la Somalie, ainsi que de la brèche qu’ouvrait un tel
«émirat» dans la lutte contre «Al-Qaïda». Washington accuse déjà les «Tribunaux
islamiques somaliens d’offrir l’asile à de nombreux «Jihadistes» recherchés.
Les Etats-Unis n’oublient pas non plus que les
cerveaux des attentats contre leurs ambassades au Kenya et en Tanzanie, en
1998, ont opéré depuis la Somalie. Une analyse qui a décidé la Maison-Blanche à
accorder un coûteux et très controversé soutien à des
«partenaires» somaliens, une autre stratégie américaine qui s’effondre et
échoue lamentablement. «Les Etats-Unis poussent la Somalie à la colère.
Bientôt, grâce à eux, il y aura de véritables
gouvernements islamiques dans le monde, car les musulmans, qui dormaient depuis
longtemps, sont réveillés par les agressions américaines contre l’Irak,
l’Afghanistan et la Somalie. Plus ils nous attaquent, plus
nous avons d’islamistes pour faire de bons gouvernements», résume Cheikh
Youssef Indahadde, présenté comme l’un des cerveaux les plus influents de la
nouvelle équipe de Mogadiscio.
T.H