'No More Blank Checks' for Bush

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Plus de chèque en blanc pour George Bush

GUANTÁNAMO Verdict de la Cour suprême américaine: le président a outrepassé ses pouvoirs en instituant des tribunaux d’exception.

PHILIPPE DUMARTHERAY

Publié le 30 juin 2006

La guerre contre le terrorisme justifie-t-elle tout? Mêmes les horreurs et la torture? Après le 11 septembre 2001, l’Amérique sous le choc avait suivi comme un seul homme, presse et justice comprises, son président dans sa lutte pour sauver, par tous les moyens, les valeurs de l’Amérique. En assumant paradoxalement le risque de remettre en question les fondements de la démocratie. Il aura donc fallu cinq ans pour redonner toute sa dimension à l’État de droit aux Etats-Unis. C’est le sens du verdict de la Cour suprême américaine qui a jugé, hier, que le président avait largement outrepassé ses pouvoirs. Et que les tribunaux d’exception, qu’il avait contribué à créer, violaient les Conventions de Genève sur les prisonniers de guerre, un des piliers du droit international.

Si les juges de la Cour suprême se sont focalisés sur Guantánamo, symbole de cette obsession sécuritaire, n’oublions pas qu’il ne s’agit là que de la pointe de l’iceberg. Sous le couvert de la lutte contre le terrorisme, c’est bien l’ensemble des libertés individuelles qui ont été sérieusement écornées au cours de ces dernières années par l’administration Bush. Aux Etats-Unis mais également à l’étranger. Les écoutes téléphoniques sans mandat, l’espionnage des transactions bancaires sont révélateurs, et ce ne sont là que quelques exemples, de ce climat délétère qui a finalement fait de chaque citoyen un suspect potentiel.

En se penchant sur le dossier de Guantánamo, la Cour suprême a commencé, timidement certes, à dire stop à toutes ces dérives sécuritaires. En clair, elle a demandé à George Bush de respecter les valeurs sacrées des Etats-Unis. Il était temps!

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