A Nuclear Power so Vulnerable to Islamism

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Une puissance nucléaire si vulnérable à l’islamisme

ÉDITORIAL | 00h15

ANDRÉS ALLEMAND, CHEF DE LA RUBRIQUE MONDE | 28 Décembre 2007 | 00h15

A qui profite le crime? Question incontournable, au lendemain de l’assassinat de Benazir Bhutto. Faut-il écouter certains de ses sympathisants, qui y voient déjà un plan machiavélique du président Pervez Musharraf pour écarter sa principale rivale aux législatives du 8 janvier et même, pourquoi pas, justifier son maintien au pouvoir par un nouveau coup d’Etat sécuritaire? Faut-il au contraire entendre le discours du chef de l’Etat en lutte perpétuelle contre le terrorisme islamiste?

A l’évidence, le crime profite aux partisans du chaos. Ce n’est d’ailleurs pas leur coup d’essai. Cette année, le Pakistan a battu un bien triste record: celui du nombre d’attentats suicide. Ils ont fait près de 800 morts au cours des douze derniers mois, même si la plupart n’ont pas été médiatisés. Hier encore, tandis que la mort de Benazir Bhutto focalisait toute l’attention des médias, Nawaz Sharif, autre ex-premier ministre candidat à la présidentielle, échappait à des tirs lors de son propre meeting électoral.

La cible, c’est la démocratie pakistanaise. Ou plus simplement: l’objectif, c’est de déstabiliser un gouvernement allié des Etats-Unis. Allié du méchant Occident. Un gouvernement qui résiste tant qu’il peut à l’avancée du radicalisme islamiste, qui ne se satisfait plus d’administrer des «zones tribales» adossées à l’Afghanistan ou de gérer des milliers de madrasas, ces écoles coraniques où l’on fabrique du taliban. Rappelez-vous: début juillet, les fondamentalistes prenaient d’assaut la mosquée Rouge, en plein cœur d’Islamabad.

On n’ose imaginer ce que serait une puissance nucléaire tombant entre de telles mains. Pour l’heure, l’armée pakistanaise demeure un rempart inébranlable. Pour combien de temps?

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