The American President Proposes a High-Speed Train

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oin de Washington, Barack Obama repart en province, pour ne pas dire en campagne. Premier arrêt : Tampa, en Floride. Moins de vingt-quatre heures après son discours sur l’état de l’Union, le président a prévu un déplacement, jeudi 28 janvier, dans cette région du nord de la péninsule, qui avait basculé en sa faveur en 2008. Objectif : montrer le rôle du gouvernement dans la création d’emplois, désormais classée au premier rang des priorités. “Je veux un projet de loi sur l’emploi au plus tôt sur mon bureau”, a-t-il demandé dans son discours au Congrès.

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A ses côtés, à Tampa, devrait se trouver Charlie Crist, le gouverneur républicain qui paie durement son ralliement au plan de relance de 787 milliards de dollars. Candidat au Sénat, M. Crist affronte une primaire difficile. Son adversaire Marco Rubio a fait une percée grâce à l’appui des militants du mouvement poujadiste des “Tea parties”, qui, après le Massachusetts, espèrent faire tomber un autre bastion modéré.

Le président ne vient pas sans biscuit. Il compte annoncer les bénéficiaires – dont la Floride – de son plan de développement du train à grande vitesse aux Etats-Unis. La décision a été longtemps attendue. Elle est finalement prise. Dans un pays qui n’a construit depuis un demi-siècle que des infrastructures routières, M. Obama espère “transformer la manière dont les Américains se déplacent”. “Il n’y aucune raison que l’Europe ou la Chine aient les trains les plus rapides”, a-t-il répété pendant son discours.

ONZE “COULOIRS”

Le projet avait été lancé à grand bruit le 16 avril 2009. De la Californie à la Floride, en passant par la ligne Houston-Dallas ou Chicago-Minneapolis, la Maison Blanche avait identifié onze “couloirs” où pourrait être développé un TGV et promis 8 milliards de dollars, à répartir entre les meilleurs projets. Ray Lahood, ministre américain des transports, assurait que M. Obama passerait à la postérité comme le “président des trains ultrarapides”.

Depuis, les Etats ont soumis 259 projets et sollicité un montant total d’aide de 57 milliards. Etranglés par la crise, ils ont un peu déchanté. Les sommes promises par l’administration ne couvriront qu’une partie des ressources nécessaires pour équiper un réseau où les trains les plus rapides parviennent péniblement à 175 km/h. Pour construire la seule ligne en Californie, il faudrait 45 milliards.

Plutôt que de doubler les voies, certaines régions envisagent de réduire leurs ambitions et de se borner à moderniser les structures existantes. “C’est le débat que nous avons eu en France dans les années 1970”, disait, mi-décembre, le secrétaire d’Etat français, Dominique Bussereau, venu à Washington “vendre” le savoir-faire français après avoir fait essayer le TGV à son homologue, en mai, à Strasbourg (la France, l’Espagne et d’autres se livrent une concurrence acharnée pour les éventuels marchés).

En Floride, le projet retenu par l’administration (2,6 milliards) concerne le parcours Tampa-Orlando, un petit tronçon (130 km) mais beaucoup moins cher que celui de Californie. Près de 23 000 emplois sont annoncés. Ce n’est pas forcément le “couloir” le plus peuplé du pays. Mais le projet est ancien; les terrains ont déjà été acquis.

M. Obama doit absolument montrer à une opinion sceptique que le plan de relance a quelques effets sur les créations d’emploi. Et on ne peut trouver meilleure métaphore pour une présidence qui cherche à redémarrer.

Corine Lesnes

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