In Pakistan, Clinton Offered Carrot and Wielded Stick

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Au Pakistan, Clinton a manié la carotte et le bâton

La secrétaire d’État demande à Islamabad de taper fort sur les militants islamistes.

Tout en affirmant qu’ils n’ont nullement l’intention d’envoyer des troupes au Pakistan, les États-Unis continuent leur guerre de l’ombre dans les Zones tribales pakistanaises. En y éliminant les insurgés qui profitent de ces sanctuaires pour lancer des attaques contre l’Otan en Afghanistan, Washington vise indirectement l’establishment militaire pakistanais qui les soutient, voyant en eux de «bons talibans». En clair, des terroristes qui ne menacent pas le Pakistan. Peu importe s’ils sont liés à al-Qaida, comme les cinq commandants talibans qui ont trouvé la mort, jeudi, sous les tirs d’un drone américain au Waziristan du Sud. Ils ont été fauchés dans leur véhicule par quatre missiles tirés d’un avion sans pilote venu d’Afghanistan.

Tous étaient au service du mollah Nazir, un protégé de l’armée pakistanaise. L’attaque a notamment tué Omar Nazir, le plus jeune frère du mollah. C’est lui qui dirigeait les opérations du groupe en Afghanistan, ont indiqué des responsables pakistanais. «Le mollah Nazir a toujours soutenu ouvertement le mollah Omar, le chef spirituel des talibans, ainsi qu’Oussama Ben Laden, le chef d’al-Qaida», affirme The Long War Journal, un site américain spécialisé dans le terrorisme. Rappelant qu’à l’été 2009, les militaires pakistanais avaient signé un «accord de paix» avec Nazir, aux termes duquel il s’engageait à ne plus abriter des membres d’al-Qaida ou du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP, le Mouvement des talibans du Pakistan). Ces derniers avaient établi leur QG au Waziristan du Sud.

Taper fort sur les militants islamistes

En octobre de la même année, sous la pression américaine déjà, Islamabad avait lancé dans cette zone tribale une opération d’envergure contre le TTP. Mais, toujours selon TLWJ, «l’armée avait pris soin de ne pas toucher aux territoires contrôlés par Nazir. Et Nazir a continué d’offrir l’hospitalité au TTP, à al-Qaida et à d’autres groupes terroristes.»

La mort du carré des fidèles du mollah Nazir intervient près d’une semaine après la visite de la secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, à Kaboul et à Islamabad. Au Pakistan, Clinton a manié la carotte et le bâton, demandant à Islamabad de taper fort sur les militants islamistes, tout en assurant les Pakistanais qu’ils étaient les seuls à même de favoriser des négociations avec ces mêmes militants. Le Pakistan est incontournable, Washington ne le sait que trop.

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