Clint Eastwood

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American Sniper » son nouveau film qui sort dans les salles françaises devrait rassurer les fans de l’acteur fétiche de Sergio Leone. Succès considérable aux Etats-Unis, où il a récolté 105 millions de dollars de recettes en un week-end, c’est la confirmation que, même à bientôt quatre-vingt-cinq ans, et presque autant de films à son actif, Clint Eastwood reste un réalisateur « bankable ». Pourtant il s’agit d’une oeuvre personnelle, qui s’apparente à une longue plongée dans la tête du tireur d’élite le plus « efficace » de l’armée américaine, Chris Kyle. Il avait abattu, de sang-froid, plus de 150 ennemis avant d’être tué à son tour devant chez lui. Du coup, l’ex-héros de « L’Inspecteur Harry » se voit une nouvelle fois accusé d’avoir fait un film réactionnaire et militariste. Tout cela prouve que les années passent mais que rien ne change vraiment dans la vie d’Eastwood. Même son goût pour les femmes, qui continuent de succomber en série à ses yeux bleus comme les cieux de Californie. Sa dernière conquête a quarante-deux ans, moins de la moitié de son âge. Cet autodidacte a retrouvé le secret perdu du grand cinéma hollywoodien, en tournant des films adorés aussi bien des coteries de cinéphiles que des foules sentimentales. Golfeur émérite, propriétaire d’un « green » très huppé à Camel – coquette cité de milliardaires sur la cote Pacifique dont il a été le maire -, ce défenseur acharné de la vente libre des armes à feu, sait tout mettre en scène sauf ses prises de position politique. Son mortel dialogue avec une chaise vide censée représenter Obama lors d’une convention républicaine est là pour rappeler aux générations futures que le plus terrible « sniper » américain reste le ridicule.

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