USA-Israel: the Split

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USA-Israël: c’est la rupture!

Mauvais présage. Benjamin Netanyahu rempile pour un 4e mandat à la tête de l’Exécutif israélien. Juste quelques formalités et il constituera son gouvernement. Avant même d’entrer en fonction, il a annoncé la «couleur». Il ne laissera aucune chance à la paix tant qu’il dirigera Israël. C’est lui qui le dit. «Tant que je serai Premier ministre, il n’y aura pas d’Etat palestinien» a-t-il péroré à qui voulait l’entendre. Il sait que sa déclaration met le feu aux poudres. Il sait où peut conduire le désespoir d’un peuple colonisé. Il sait qu’il se met à dos toute la communauté internationale qui défend la solution de «deux Etats». C’est précisément parce qu’il sait tout cela qu’il devient un homme dangereux pour les Israéliens en particulier et pour le monde en général. D’autant qu’il a prouvé, à plusieurs reprises, être capable du pire. Ce qui inquiète bon nombre d’Israéliens. A leur tête, l’ancien président israélien Shimon Peres qui a reconnu qu’une «solution à deux Etats pour deux peuples est la condition sine qua non de la survie d’Israël». C’était au forum de Davos en janvier dernier. Ce qui veut dire qu’en refusant cette solution, Netanyahu met en péril son propre pays. D’ailleurs, ce péril est en marche. L’administration américaine qui a toujours assuré, jusque-là, un soutien inconditionnel à Israël a décidé de revoir sa position. Elle a même fait savoir qu’elle pourrait ne plus utiliser son droit de veto pour protéger Israël au Conseil de sécurité de l’ONU. D’ailleurs, lundi dernier à la session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU qui s’est tenue à Genève sur la situation dans les territoires palestiniens, la délégation américaine s’est absentée pour ne pas défendre, comme à l’accoutumée, Israël. Une première dans les relations américano-israéliennes. Il faut dire que Netanyahu a tout fait pour en arriver là. Il n’a pas hésité à piétiner les règles élémentaires de la bienséance et du protocole en ignorant superbement la Maison-Blanche pour se rendre directement au Congrès faire un discours contre…les Etats-Unis. En cause, les négociations avec les Iraniens. Le président Obama y a répondu à sa façon. Il a rajouté une couche en s’adressant directement au peuple iranien, dans un discours, pour le convaincre de la nécessité de parvenir à un accord. L’escalade prend de l’ampleur. Au point où le Premier ministre, David Cameron, sans être un proche de la Maison-Blanche, a exhorté, hier, Netanyahu à revenir à la solution des «deux Etats». Sauf que la parole du Premier ministre israélien n’est plus crédible. Après avoir stigmatisé l’électorat arabe en Israël, Netanyahu s’est excusé auprès des Arabes israéliens sans pour autant les convaincre. Ils y voient de la duplicité. On peut également y voir des signes de panique chez Netanyahu. Lâché par l’Union européenne dont le Parlement a voté, en décembre dernier, la reconnaissance de l’Etat de Palestine. Lâché par la communauté internationale sur le dossier syrien. Lâché par tous également sur le nucléaire iranien, Netanyahu perd pied et rue dans les brancards. Lui qui a toujours su louvoyer. Sur ses intentions de proclamer Israël Etat religieux tirant un trait sur la fausse étiquette entretenue de «seul Etat démocratique» de la région. Sur son racisme vis-à-vis des Arabes israéliens. Mis à nu, Netanyahu n’hésitera pas à essayer de mettre le feu à toute la planète. Les jours et les mois à venir sont porteurs de gros risques avec Netanyahu au pouvoir. Avec ses alliés républicains du Congrès américain qui ont demandé, hier, à leur administration d’envoyer des armes létales à l’Ukraine, personne n’est dupe sur ce qui se trame. Sûrement pas les pays d’Europe qui ont baissé le ton. Encore moins Obama et Poutine très tenaces. L’obstination de Netanyahu fait entrer Israël dans une nouvelle ère. La plus dangereuse de toute son existence!

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