Aaron Schock, the United States Representative Whose Office Was Too Nice

<--

Avant le président de Radio France, d’autres ont payé cher l’utilisation de fonds publics pour la décoration de leur bureau.

Les déboires de personnages publics suite à une rénovation un peu trop fastueuse de leur bureau ne sont pas une spécialité franco-française. Aux Etats-Unis, Aaron Shock, représentant républicain de l’Illinois, vient d’en fait l’amère expérience. Au Capitole, il est de coutume pour les élus d’agrémenter son bureau avec des objets évocateurs de leur terre d’élection. Ceux-ci s’en tiennent ordinairement à un très raisonnable fétichisme. C’est ainsi qu’on peut trouver chez Don Young (Alaska) un maillet dont le manche est constitué d’un os pénien de morse. Plus platement, une peau de renard a été signalée chez Lamar Alexander (Tennessee), tout comme un casier à homard chez Susan Collins, élue du Maine.

(Aaron Schock, le représentant républicain de l’Illinois au Congrès (ici face à la presse le 6 février 2015), a été poussé à la démission après avoir engagé des dépenses publiques importantes pour refaire la décoration de son bureau à Washington. Seth Perlman/AP)

Aaron Shock qui fut le benjamin du Congrès lors de sa première élection à la Chambre des représentants, en 2008, à 27 ans, a voulu voir plus grand que ses pairs et a fait refaire ses bureaux de fond en comble. Ses références audiovisuelles l’ont conduit à privilégier l’atmosphère post-victorienne qui nimbe la série télévisée « Downton Abbey », même s’il a assuré par la suite n’en avoir jamais vu un seul épisode.

Argent public et plaisirs personnels

Lorsque le Washington Post a rendu compte de cette petite folie, de ses chandeliers et de ses plumes de faisans, certains ont vu rouge, la couleur choisie pour les murs, et les sourcils qu’avait soulevé l’exposition du torse dénudé de l’intéressé en couverture du magazine Men’s Health, trois ans plus tôt, se sont froncés à nouveau.

Il a été moins question de goûts que de coûts. Car un examen minutieux des comptes de l’élu Shock a rapidement fait apparaître une facture de dizaines de milliers de dollars, qu’il a promis de rembourser. Poussant plus loin, la presse a détecté une fâcheuse manie à confondre argent public et plaisirs personnels ainsi qu’un attrait certain pour les jets privés.

Le 13 mars, le National Journal révélait qu’Aaron Shock s’était fait accompagner pour un voyage officiel en Inde par un photographe et vidéaste en violation des règles du Congrès. Le lendemain, Politico mettait en évidence une bassesse : déclarer pour remboursement le double des miles effectivement parcourus par ses véhicules de fonction. Le surlendemain, Aaron Shock a annoncé sa démission. Elle sera effective le 31 mars 2015 et promet un sérieux dilemme à son successeur : s’installer dans ces très aristocratiques bureaux flambant neufs, ou refaire à nouveau la déco.

About this publication