6 Good Reasons (Among Others) To Be Afraid of Google

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6 bonnes raisons (entre autres) d’avoir peur de Google

Devenue la société la plus puissante du monde, Google veut prendre le contrôle des industries clefs du XXIe siècle. Les bonnes raisons de craindre la firme de Mountain View.

A San Francisco, les Google Bus sont devenus des ennemis intérieurs. Ces cars réservés aux employés de Google ont vu leurs pneus lacérés, leurs itinéraires bloqués ; un manifestant leur a même vomi dessus ! Ils symbolisent la mainmise de Google sur la région, les loyers qui ont explosé, l’absence de partage.

En quinze ans, Google est devenu la société la plus puissante du monde, et elle prend peu à peu le contrôle des industries clefs du XXIe siècle. Voici les bonnes raisons de craindre la firme de Mountain View, de la plus grave à la plus anecdotique (à moins que ce ne soit le contraire ?)

Google se prend pour Dieu

Google cherche à créer le surhomme. Il a préempté trois marchés clefs : celui de la lutte contre la mort (avec sa filiale Calico, qui espère augmenter de vingt ans l’espérance de vie d’ici à 2035) ; celui du séquençage de l’ADN; celui de la robotique, dont il a racheté les huit sociétés les plus puissantes. La “Google Car” roule déjà seule sur les routes de Californie. Ray Kurzweil, le pape du transhumanisme, a rejoint la société en tant que directeur du développement (ce gourou absorbe chaque jour “quelques milliers de dollars” en gélules qui assurent sa longévité).

Et Larry Page, cofondateur de Google, soutient activement le transhumanisme, en parrainant la Singularity University. Sans se demander si, éthiquement, il est acceptable de modifier les capacités d’un individu. Et quid du piratage ou du neurohacking de ces cerveaux devenus des ordinateurs connectés ?

Google veut réfléchir à votre place

Vous vous réveillez, vous regardez votre smartphone, vous lui demandez : “Dois-je me lever?” Il vous répond: “Non, restez quinze minutes de plus, il n’y a pas d’embouteillages sur votre parcours ce matin.” Le soir, il vous remémore la pizza à acheter. Et si vous perdez vos clefs, il les retrouve. Le moteur de recherche pourra très bientôt “dicter à l’internaute ce qu’il doit faire et quand, sans qu’il ait besoin de se connecter”. Comme s’il lisait dans vos pensées.

Google transforme ses clients en produits

Une maxime du monde high-tech prétend que “si le produit est gratuit, c’est que vous êtes le produit”. De fait, Google a collecté avec son moteur de recherche des millions de données sur chacun de nous, et les utilise sans vergogne (Eric Schmidt, l’autre cofondateur, a eu ces mots inoubliables : “S’il y a quelque chose que vous ne voulez pas que les gens sachent, vous devriez commencer par ne pas le faire.” Pour lui, seuls les criminels veulent protéger leurs données personnelles.) Certaines datas sont déjà revendues – on le constate chaque jour -, d’autres seront “repackagées” et exploitées plus tard.

Google récrée les phalanstères

Les salariés de Google travaillent sur un campus de privilégiés. Aujourd’hui déjà, ils disposent de leurs propres banques, coiffeurs, pressings, réparateurs de vélo, etc., et vivent, dans la journée, en circuit fermé. Bientôt, ils habiteront sur place, dans une cité futuriste créée pour eux.

Google se croit au-dessus des lois

Margrethe Vestager, commissaire européen à la Concurrence, a sifflé la fin de la récréation : elle veut démontrer que Google est coupable d’abus de position dominante. Entre autres anomalies, le moteur de recherche a fait remonter en tête son propre service de comparateur de prix, en pénalisant ses concurrents. Il “tue” tous les secteurs auxquels il s’attaque.

Google ne veut pas payer d’impôts

Comme Facebook, Google optimise sa fiscalité par des montages sophistiqués. C’est inégalitaire et non éthique. Les Etats semblent impuissants à le faire rentrer dans le rang, comme s’il était plus fort qu’eux. Que se passerait-il si tout le monde agissait comme lui ?

Le monde de la technologie vieillit en mode accéléré. En trente-cinq ans, la suprématie du “dinosaure” IBM a décliné au profit de l’agile Microsoft, puis celle du “dinosaure” Microsoft au profit de l’agile Google. La roue, jusqu’alors, tournait. Mais qui arrêtera Google, qui ambitionne d’être à la fois omniscient, omnipotent et universel ?

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