Supreme Court: The Difficult Succession of a Judge

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Cour suprême : la difficile succession d’un juge

Les candidats républicains à la Maison-Blanche sont vent debout pour empêcher Barack Obama de désigner un successeur à la Cour suprême au juge Antonin Scalia, décédé le 13 février dernier. Leur crainte est de voir un libéral remplacer un conservateur. Mais, souligne une éditorialiste du « Washington Post », les républicains jouent avec le feu et feraient mieux de réfléchir à ce qu’aurait fait le juge Scalia lui-même. Pour Kathleen Parker, il aurait lu l’article II section 2 de la Constitution américaine, selon lequel le président propose un candidat et le Sénat doit ensuite se prononcer. Mais apparemment ce n’est pas cela que les républicains ont compris. Donald Trump est même en première ligne pour déclarer à peine vingt-quatre heures après l’annonce de la disparition du juge : « Il faut retarder » la nomination à après les élections. Cette célérité aurait vraisemblablement conduit celui qui était le doyen de la Cour avant son décès à penser combien les candidats étaient « puérilement amusants ». Certes le magistrat aurait compris les raisons politiques de cette position, mais pas les arguments, notamment celui qui veut donner au peuple le dernier mot. D’une part, la loi est claire. D’autre part, le peuple s’est déjà prononcé en réélisant à la présidence des Etats-Unis Barack Obama. Les enjeux sont élevés, car il est vraisemblable que trois juges de la Cour, à la fois tribunal de dernière instance et gardien de la Constitution, abandonnent leur siège lors de la prochaine présidence. Ce qui laisserait quatre sièges vacants sur neuf. Mais, pour la journaliste du quotidien, généralement plus démocrate, il semble difficile d’un côté de se réclamer de l’héritage du juge Scalia tout en ignorant de l’autre ce que dit la loi.

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