Cruz, Trump and Rubio: Who Will be the Worst War Criminal?

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Les principaux candidats à l’investiture du parti républicain se livrent de meetings en débats télévisés à une étrange compétition. C’est à celui qui promettra de commettre le plus de crimes de guerre une fois qu’il sera élu. Ainsi, ils se sont engagés à “repeupler Guantanamo” (Marco Rubio), soumettre les prisonniers au water boarding (Ted Cruz) ou “bien pire” (Donald Trump), vitrifier le Moyen Orient “et découvrir si le sable devient fluorescent” (Cruz), “assassiner les familles des terroristes” (Trump), “étendre les bombardements aux civils” (Cruz)… Au point que leurs imprécations pourraient faire passer George W Bush pour une de ces faibles colombes dont ils semblent vouloir se démarquer à tout prix.

L’Europe avait assisté, consternée, à la réélection du deuxième des Bush dont la conduite de la guerre d’Irak a eu les conséquences que l’on sait – entre autres, l’émergence de Daech. Mais que doit-on redouter de l’éventuelle élection de candidats qui asseoient leur popularité sur leur détermination à torturer ?

Selon Ted Cruz qui a pourtant condamné la torture, le water boarding, (simulation de noyade qui fait suffoquer la victime) ne peut pas être qualifié de “torture” puisque la torture cause, selon lui “une douleur insupportable qui équivaut à la perte d’un organe”, mais de méthode d’interrogatoire “vigoureuse”. Une argutie juridique introduite par Dick Cheney pour légaliser cette pratique, et qui rappelle le statut de la “gégène” pendant la guerre d’Algérie.

Donald Trump en meeting à Sumter, en Caroline du sud le 17 février 2016. (SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Marco Rubio, lui, a botté en touche sur la question de savoir quelle type de torture il défendait, non par principe mais pour ne pas “divulguer d’informations sur nos méthodes à l’ennemi”. Mais la palme du discours “viril” revient bien sûr à Donald Trump :

La torture, ça marche, ok, ca marche !… Et sti ca ne marche pas, ils le méritent pour ce qu’ils font…”

La responsabilité d’Obama

Comment envisager qu’un candidat tenant un tel discours, en infraction totale avec les lois américaines et internationales qui régissent la protection des civils et le recours à la torture, puissent un jour peut-être devenir le leader de l’Otan ? Et si, ironie de l’histoire, le troisième des Bush, Jeb, fils et frère des 41e et 43e présidents des Etats-Unis, ancien gouverneur d’un “swing state” (“Etat indécis”) convoité, la Floride, finissait par s’imposer à des républicains qui auraient retrouvé la raison, comme le seul rempart contre une catastrophe annoncée ?

Comment analyser l’état d’un pays où les principaux candidats à l’investiture d’un des deux grands partis appellent au meurtre de civils et au non-respect des lois en toute impunité ? C’est aussi, il faut le dire, l’Amérique de Barack Obama, prix Nobel de la paix paradoxal, qui n’a pas su tourner la sombre page des années Bush. Il n’a pu limiter les frappes de drones et les exécutions ciblées aux champs de batailles. Et a attendu le tout dernier moment pour proposer un plan de fermeture de Guantanamo où 104 détenus croupissent toujours dans des limbes juridiques, au risque d’affaiblir les candidats démocrates qui devront se positionner sur ce sujet à la veille du super Tuesday…

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