The Shadows of Dallas

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L’élection puis la réélection de Barack Obama avaient levé un vent d’espoir chez les Afro-Américains. Ils voulaient croire que le combat pour l’égalité des droits – mené par Martin Luther King et d’autres à la fin du XXe siècle – connaîtrait un épanouissement sous sa présidence, vers une société plus apaisée et réconciliée.

Mais cinquante-trois ans après l’assassinat du président ­Kennedy, un nouveau drame à Dallas – cinq policiers tués, sept autres blessés – a, au moins pour un temps, brisé ce rêve. Le meurtrier, un ancien militaire noir, serait passé à l’acte après la mort de deux Noirs tués par la police, l’un à Bâton-Rouge en Louisiane, l’autre à Saint Paul dans le Minnesota… A la fin de la première semaine de juillet, les tensions demeuraient vives aux États-Unis.

Ces dramatiques enchaînements illustrent l’ampleur des failles dans la société américaine que les mandats successifs d’Obama n’ont pas comblées. Un échec considérable de la Maison-Blanche. Tout comme sa bataille perdue contre les armes à feu. Le président n’est évidemment pas le seul en cause. À sa manière, il s’est en fait engagé sur ces sujets. Mais il s’est heurté à un pays crispé, gravement communautarisé. Le poids démesuré des lobbys et les tensions – omniprésentes dans certains quartiers – rendaient les avancées difficiles sur deux questions cruciales : les armes et les discriminations.

Barack Obama a donc choisi de marquer le coup. Il a écourté son voyage en Europe et se rendra en début de semaine à Dallas. Mais cette spirale de violences lui imposera un engagement bien plus clair, malgré une campagne présidentielle largement dominée par les élans populistes et les éclats racistes de Donald Trump. Pacifier et rassembler dans un tel contexte sera une tâche ardue.

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