War Crimes!

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La troïka mondiale [Etats-Unis, France, Royaume-Uni] a lancé une vaste campagne contre la Russie, accusée de crimes de guerre en Syrie. Cela lui permet d’escamoter ses propres crimes au pays de Cham. D’autant plus que ces trois pays ont été, au moins, les instigateurs du conflit qui ravage la Syrie. En fait, cette guerre a été programmée par ceux-là qui, aujourd’hui, crient au loup. Quand la chance de la trêve humanitaire s’est présentée, le trio occidental – qui soutient la rébellion et ladite «opposition modérée» – n’a rien fait pour presser ces derniers de laisser les civils quitter Alep-Est. Bien au contraire, mettant à profit le cessez-le-feu, les rebelles et les jihadistes se sont repositionnés, recevant des renforts et de nouvelles armes. Aussi, le fait d’avoir laissé faire les rebelles – empêchant les civils de partir – peut être assimilé à un crime de guerre, voire un crime contre l’humanité. En fait, en laissant faire les jusqu’au-boutistes rebelles, la coalition internationale porte la responsabilité de la dégradation de la situation humanitaire à Alep-Est. Washington, Paris et Londres ont fermé les yeux sur le fait que leurs protégés [rebelles et leurs alliés jihadistes] ont utilisé les civils comme boucliers humains. Le silence de la Coalition internationale et notamment la troïka qui la dirige, en fait la complice des exactions des rebelles et des jihadistes commises contre le peuple d’Alep-Est. C’est bien l’Occident qui estimait que le Front al-Nosra (à l’époque branche syrienne d’Al Qaîda) faisait du «bon boulot» contre le régime syrien – dixit l’ex-ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Ce qu’il faut relever, c’est que les Occidentaux en général, la troïka en particulier, n’ont jamais été regardant sur les moyens et la manière de faire tomber le régime syrien, quitte à s’allier au diable. Et le diable, en l’occurrence, ce sont les groupes jihadistes, responsables de crimes affreux en Syrie, qui utilisent des armes prohibées. Crimes couverts par le silence de la troïka, laquelle s’empressait, en revanche, de les faire endosser au régime syrien. C’est dans ce contexte, à tout le moins dangereux [la troïka semblant préparer l’opinion internationale à une intervention contre l’armée russe et le régime syrien], que la Russie [accusée de crimes de guerre en Syrie par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni] a publié un «Livre blanc» énumérant les crimes de guerre commis en Syrie, selon Moscou, par la coalition internationale, dirigée par les Etats-Unis. C’est au nom du Conseil de sécurité que ce «Libre blanc» a été présenté, vendredi, par cette instance de l’ONU. Il s’agit d’un compte rendu des crimes de guerre «perpétrés en Syrie par la coalition internationale sous la houlette des États-Unis et par la soi-disant opposition modérée”», indique le document. Dans ce «Livre blanc», la Russie livre un certain nombre de statistiques sur les menées de la Coalition internationale et sur son action propre en Syrie. Ainsi, le document fait mention de données sur les localités libérées, les jihadistes éliminés et les réfugiés ayant regagné leurs domiciles, grâce à l’intervention de l’armée russe. Dans ce «Livre blanc» la Russie met en exergue le fait que, au moment où Moscou travaillait à aider à un règlement politique du conflit, la Coalition n’a cessé de mettre de l’huile sur le feu, tant par ses exigences [comme le préalable du départ du président syrien Bachar al-Assad] que par l’aide multiforme octroyée à l’opposition dite «modérée» et sa mansuétude envers les jihadistes, traités en partenaires. Ce qui allongea démesurément le conflit empêchant le retour à l’apaisement et à la sécurité en Syrie. Depuis plus de cinq ans, la troïka, qui prit la tête de la Coalition internationale, n’a fait aucun geste positif en vue de perspectives moins dramatiques pour le peuple syrien. Pourquoi? Parce que Washington, Paris et Londres n’envisagent pas d’autres solutions que celles qui leur agréent, estimant que leur lecture et vision des évènements est seule juste, que tout dénouement doit se plier à leur concept de la paix et de la sécurité du monde. Paix et sécurité, bien sûr, placées sous leur égide. Dès lors toute notion ou programme qui ne s’accorde pas avec leurs desiderata est caduc et est rejeté. Et c’est le peuple syrien qui souffre, c’est la Syrie, joyau de la civilisation humaine, qui est détruite. Faut-il relever que les Etats-Unis et la France, notamment, interviennent tous azimuts dans de nombreuses contrées dans le monde, en Afrique et au Moyen-Orient en particulier, laissant derrière eux des peuples humiliés et des pays déstructurés? Ce sont de fait autant de crimes de guerre commis par un impérialisme donneur de leçons. Qui jugera les Etats-Unis et le Royaume-Uni pour leurs crimes de guerre et crimes contre l’humanité en Irak? Qui jugera la France pour ses crimes de guerre au Rwanda? Bien sûr, c’est commode de jouer aux justiciers quand on a derrière soi des rivières de sang!

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