The ‘Win-Win’ of a Pro-Climate Policy

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Le «win-win» d’une politique proclimat

Martin Beniston revient sur la décision de Trump de retirer son pays de l’Accord de Paris.

Martin Beniston 23.06.2017

La récente décision de Donald Trump de se retirer de l’Accord de Paris sur le climat (COP-21) a été largement commentée depuis le 1er juin. Outre une décision politique qui reflète un mépris pour le reste de la planète, et particulièrement pour les pays les plus pauvres qui sont déjà touchés par un climat qui change (ressources en eau, sécurité alimentaire, catastrophes naturelles,…), la décision du président américain est également absurde sur le plan économique.

Sachant que, tôt ou tard, une transition énergétique sera nécessaire, il est évident que les pays qui investissent déjà aujourd’hui dans des technologies autres que le charbon et le pétrole seront les leaders de demain. Des pays comme la Chine, par exemple, investissent depuis quelques années plus dans le secteur des énergies renouvelables que dans les énergies classiques. En misant sur des technologies vieillissantes, Trump fait le mauvais pari, et il n’est pas du tout certain que l’économie privée le suive dans sa politique.

En effet, de multiples entreprises ainsi que de nombreux états américains comme la Californie sont déjà engagés dans une transition énergétique ambitieuse, et il y a peu de chances qu’ils reviennent en arrière. Car en misant sur des nouvelles technologies, les acteurs de la transition génèrent plus d’emplois et attirent plus d’investissements que ceux qui croient que le charbon a encore un avenir.

Du coup, une politique «proclimat» génère une situation «win-win» tant sur le plan économique que sur celui de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le déclin de l’industrie du charbon aux Etats-Unis a suivi de près celle de l’Angleterre dans les années 1980, et la fermeture des mines depuis un quart de siècle au Kentucky ou ailleurs est liée à la faillite économique de ce secteur et non pas aux mesures prises par l’Administration Obama en faveur de l’Accord de Paris.

A cet égard, il est amusant de noter que la ville de Pittsburgh, citée par Trump dans son discours («On n’est pas là pour soutenir Paris mais Pittsburgh»), pourtant fortement sinistrée par le déclin du charbon et de l’acier à la fin du XXe siècle, a réagi magistralement par un tweet de son maire. Celui-ci se désolidarise de la position de Washington en affirmant que, tout comme New York et d’autres grandes villes américaines, Pittsburgh va poursuivre une politique pour remplir les objectifs de la COP-21.

Bref, on pourrait rire de la décision de Trump, tellement elle est rétrograde et à l’encontre du bon sens économique, si ce n’était l’insulte d’un pays, largement responsable de la problématique du changement climatique lié aux activités humaines, vis-à-vis de pays qui n’y sont pour pas grand-chose dans la problématique climatique. Mais qui risquent de payer un lourd tribut à la suite d’impacts climatiques de plus en plus évidents.

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