NAFTA: Who’s Acting in Bad Faith, Now?

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Ainsi, les alliés de Donald Trump au Congrès américain veulent maintenant nous faire croire que le Canada est de mauvaise foi dans le cadre des négociations sur le renouvellement de l’ALENA.

Mettons tout d’abord les choses au clair : ça ne tient pas debout !

C’est le whip de la majorité républicaine à la Chambre des représentants, Steve Scalise, qui a publié mardi un communiqué pour dénoncer le Canada. Ce politicien louisianais est l’un des républicains les plus conservateurs du Congrès américain et il a des atomes crochus avec son président.

Il aime Donald Trump et Donald Trump l’aime. Il a d’ailleurs récemment chassé l’alligator avec l’un des fils du président. Bref, il est loin d’être neutre dans ce dossier controversé.

Ce chasseur d’alligators, donc, a parlé d’une « frustration croissante chez de nombreux membres du Congrès concernant les tactiques de négociation du Canada ». Dans la foulée, un de ses collègues, le Texan Kevin Brady, a demandé au Canada de mettre le pied sur l’accélérateur.

Ici, une autre mise en contexte s’impose. La sortie de Steve Scalise s’est produite 24 heures avant le retour à Washington de Chrystia Freeland. La ministre canadienne des Affaires étrangères a repris les négociations mercredi dans la capitale américaine. Tout ça semble donc avoir été arrangé avec le gars des vues.

Depuis le début des négociations, les principaux acteurs se font discrets. On ne sait pas ce qui se passe réellement derrière les portes closes.

Il y a cependant assez d’indications qui nous permettent d’affirmer que ce n’est pas le premier ministre canadien qui est de mauvaise foi dans ce dossier. C’est le président américain.

Bien franchement, que Washington se plaigne de la mauvaise foi d’Ottawa, c’est comme si un dur à cuire de la Ligue nationale de hockey rechignait parce qu’il a été plaqué par un joueur deux fois plus petit que lui. Ou comme si un pitbull se lamentait parce que le chien qu’il a mordu refuse d’être son meilleur ami.

Quelqu’un pourrait-il SVP expliquer à Steve Scalise que ne pas vouloir se mettre à genoux devant Donald Trump ne signifie pas être de mauvaise foi ?

Il faudrait aussi lui dire que ne pas vouloir renouveler l’ALENA si on juge qu’on y perd plus qu’on y gagne ne signifie pas être de mauvaise foi.

Et lui dire enfin que refuser de se faire tordre un bras sous prétexte que Washington a fixé une nouvelle date butoir (jusqu’à un certain point artificielle) ne signifie pas, non plus, être de mauvaise foi.

Parmi les preuves accablantes de la mauvaise foi de Donald Trump et de certains membres de son entourage depuis le début des pourparlers il y a 13 mois, on retrouve de nombreuses déclarations.

Pensons-y : le président américain a déjà dit, entre autres, qu’il était prêt à déchirer l’accord.

Récemment, derrière des portes closes, il a fait savoir qu’il ne ferait aucun compromis lors des négociations. Puis, publiquement, il a menacé d’expulser le Canada de l’ALENA puisqu’une entente avait été conclue avec le Mexique.

C’est vrai, la signature du Mexique a mis une pression additionnelle sur Ottawa. Mais le Canada dispose encore de nombreux alliés sur le sol américain, tant parmi les politiciens que dans le milieu des affaires et chez les syndicalistes.

Des alliés qui souhaitent ardemment que le nouvel accord soit signé par les trois pays.

Il est clair que Donald Trump et les républicains aimeraient beaucoup pouvoir brandir comme un trophée la nouvelle mouture de l’ALENA avant les élections de mi-mandat du 6 novembre prochain. Mais les négociateurs canadiens ne doivent pas se laisser intimider. C’est l’intérêt supérieur de leur pays qui doit les guider. Pas l’intérêt du président américain et de ses faire-valoir.

Le t-shirt Freeland

La ministre canadienne des Affaires étrangères a été remarquée à son arrivée à Washington en raison de son t-shirt. Qu’est-ce qui y était inscrit ?

« Gardez votre calme et négociez l’ALENA », en référence au slogan britannique de 1939 Keep calm and carry on.

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