A New Era in Washington

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Le cirque ne connaît pas de répit à la Maison-Blanche. Donald Trump gazouille toujours du grand n’importe quoi, en parlant de lui à la troisième personne et en blâmant les démocrates pour les conséquences des décisions erratiques qu’il a prises en paralysant les activités du gouvernement fédéral. Cette stratégie de chantage éhonté, visant à obtenir le financement de son mur à la frontière entre le Mexique et les États-Unis, ne mènera nulle part.

Les démocrates et les républicains centristes sont d’accord pour accroître le financement de la sécurité frontalière, tout en adoptant une approche plus humaine. Contrairement à ce que laisse entendre le président Trump, il ne s’agit pas d’une affaire de sécurité nationale. Il suffirait d’un peu de bonne volonté et de bonne foi de sa part pour que cesse cette futile paralysie qui pénalise quelque 800 000 employés fédéraux.

Que cela lui plaise ou non, une nouvelle ère s’ouvre à Washington avec l’assermentation de Nancy Pelosi à titre de présidente de la Chambre des représentants. Les démocrates, qui ont repris le contrôle de la Chambre lors des élections de mi-mandat, ont l’intention de tenir tête au président boudeur et rageur qui se croit au-dessus des lois. Il était temps !

L’une des plus grandes tragédies de cette présidence n’est pas tant M. Trump lui-même que la lente déliquescence du Parti républicain. D’abord hostiles à la candidature de cet électron libre, les républicains en sont venus à abdiquer tout sens du devoir moral au cours des deux dernières années. Ils n’ont pas su déployer un filet de sécurité face aux politiques intempestives du président.

L’assermentation d’une Chambre à majorité démocrate arrive donc à point nommé. Déjà, Mme Pelosi évoque la possibilité d’intenter des procédures en destitution contre le président Trump pour entrave à la justice. Sans le contrôle du Sénat, qui demeure sous majorité républicaine, cette avenue est risquée, voire prématurée puisque le procureur spécial, Robert Mueller, n’a toujours pas terminé son enquête sur l’ingérence russe dans la campagne présidentielle de 2016.

Cette enquête, que Trump décrie et calomnie comme étant « illégale », doit trouver son aboutissement en 2019. C’est un préalable à la tenue d’un examen de la présidence de Donald Trump qui sera réalisé soit par le Congrès, soit par les électeurs si le président réussit le triste mais plausible exploit de s’accrocher jusqu’en 2020 et de solliciter un second mandat.

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