The 2020 US Presidential Election: A 2-Year Race

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Présidentielle américaine de 2020 : une course de deux ans

Huit candidats démocrates se sont déjà déclaré candidats à l’investiture. Portrait de quatre d’entre eux, cités parmi les favoris, pour l’instant…

Elizabeth Warren, la bête noire de Wall Street

Elle a été la première à se déclarer , parmi les têtes d’affiche du parti démocrate. Elle a lancé sa campagne dès le 31 décembre dernier, enchaînant depuis les apparitions publiques. Cette juriste de formation s’est fait connaître du grand public par ses engagements en faveur d’une « justice économique », notamment lors de la crise de 2008, où elle a prôné la régulation bancaire et dénoncé les abus de la finance. Elle a ainsi contribué à créer le Bureau de protection financière des consommateurs (CFPB). Devenue sénatrice du Massachusetts en 2012, elle s’est montrée proche d’Hillary Clinton puis est devenue l’une des plus farouches opposantes à Donald Trump depuis deux ans. S’il a lieu, leur duel serait d’ailleurs explosif : elle est l’une des cibles privilégiées du président américain, qui l’a surnommée « Pocahontas » et a raillé son ascendance amérindienne.

Kamala Harris, l’étoile montante

La sénatrice de Californie ne cachait plus ses ambitions présidentielles. Elle a officialisé sa candidature lundi . Procureure générale dans son Etat, elle a démarré sa carrière politique sur le tard, en étant élue sénatrice en 2016, à l’âge de 52 ans. Une trajectoire fulgurante, puisqu’elle est aujourd’hui l’une des mieux placées dans l’optique de 2020. D’une mère indienne et d’un père jamaïcain, elle serait la première femme afro-américaine élue à la Maison-Blanche. Comme Barack Obama avant elle, elle est d’ailleurs la cible de l’extrême droite, qui remet en cause sa nationalité américaine. Avant même d’annoncer sa candidature, elle était l’une des démocrates les plus actives sur Internet. Ces derniers jours, elle a travaillé sa capacité de rassemblement, en faisant campagne sur la « couverture sociale pour tous » et en tendant la main vers l’aile gauche du parti. Elle a ainsi défendu Alexandria Ocasio-Cortez, la jeune députée de New York attaquée par la majorité présidentielle.

Kirsten Gillibrand, la figure féministe

A 52 ans, la sénatrice de l’Etat de New York , avocate de formation, est une figure féministe, en première ligne dans le mouvement #MeToo. Elue au Congrès depuis 2006, elle est une disciple d’Hillary Clinton, qu’elle a remplacée au Sénat et pour qui elle s’est engagée lors de la dernière campagne présidentielle. Elle a démarré sa campagne en insistant sur la justice sociale et sa volonté d’améliorer le système éducatif. Ses adversaires n’ont toutefois pas manqué de souligner ses ambiguïtés : elle a commencé sa carrière en défendant les intérêts de Philip Morris, s’est opposée par le passé à la régulation des armes à feu et a tenu des propos anti-immigration, votant pour la suppression des fonds fédéraux envers les « villes sanctuaires ». Elle répond qu’en tant que représentante de l’Etat de New York, elle devait prendre en compte l’avis d’électeurs très différents les uns des autres.

Julián Castro, le Sudiste latino

Elevé dans une famille modeste de militants d’origine mexicaine, Julián Castro est peut-être le candidat latino que les observateurs attendent depuis des années. A 44 ans, l’ancien maire de San Antonio, au Texas, diplômé de Stanford et de Harvard, symbolise ce Sud qui change, multiculturel même si lui ne parle pas couramment espagnol. Il a déjà une carrière politique bien remplie : élu dès l’âge de 26 ans, il a aussi occupé le poste de secrétaire au logement, sous la présidence de Barack Obama. Julian Castro fait campagne avec son frère jumeau, Joaquin, député local au Texas, en promettant la hausse du salaire minimum et la protection des minorités. Il doit toutefois lutter contre une image trop lisse, certains le jugeant léger pour une campagne où les coups risquent de pleuvoir… Et il pourrait souffrir d’une autre candidature texane, celle de Beto O’Rourke, de la même génération que lui. Il reconnaît d’ailleurs qu’il n’est pas favori.

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