Mass Shootings: An America Shaken by Climate of Hate

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Fusillades de masse: une Amérique sonnée par un climat de haine

Deux carnages ont eu lieu, au Texas et dans l’Ohio, dans une Amérique régulièrement endeuillée par les fusillades de masse. Plus que jamais, la dangereuse rhétorique du président Trump doit être condamnée

Une hécatombe américaine. En quelques heures, les Etats-Unis ont été endeuillés, coup sur coup, par deux fusillades de masse, au Texas (20 morts) et dans l’Ohio (10 morts, dont le tueur), plongeant une nouvelle fois le pays dans l’horreur absolue.

Comme après chaque nouvelle fusillade, le débat sur un meilleur contrôle des armes à feu reprend. Mais, comme après chaque nouvelle fusillade, une fois l’émotion passée, il va rapidement s’éteindre. La majorité des Américains s’accrochent à leur sacro-saint deuxième amendement de la Constitution, qui leur garantit le droit de posséder des armes à feu. Un droit profondément ancré dans la psyché étasunienne. La NRA, le lobby des armes, celui qui arrose les élus du Congrès à coups de millions de dollars, a beau être dépeinte comme perdant en influence, elle reste très puissante.

Depuis le début de l’année, 251 fusillades ayant touché plus de quatre personnes ont déjà eu lieu, rappelle l’ONG Gun Violence Archive. Il y en aura d’autres. Un seul chiffre le prouve: près de 393 millions d’armes circulent aux Etats-Unis. Soit plus que le nombre d’habitants.

Mais cette fois, une question, aussi dérangeante que cruciale, doit être posée. La rhétorique agressive du président y est-elle pour quelque chose? A quel point Donald Trump, qui parle d’«invasion de clandestins», compare les migrants à de «dangereux criminels», dépeint les Mexicains comme des «violeurs» et somme des élus noirs de «rentrer chez eux», nourrit-il la folie meurtrière de ces tireurs? Donald Trump n’hésite pas à attiser la haine raciale, à creuser les divisions, pour satisfaire son électorat de conservateurs. Il l’a encore prouvé ces derniers jours. Or, au Texas, le tireur de 21 ans serait l’auteur d’un manifeste anti-immigrants posté sur internet vingt minutes avant le drame. Il y dénonce une «invasion d’Hispaniques».

Donald Trump agit comme un dangereux pyromane. Les suprémacistes blancs se sentent revigorés et légitimés par ses propos. Voilà où en est l’Amérique aujourd’hui. Un pays où même les personnes souffrant de troubles mentaux ont le droit de posséder une arme. Si l’inaction des responsables politiques pour limiter la circulation des armes est coupable, la rhétorique violente du président est la véritable plaie. Capable, comme un poison, de nourrir un terrorisme domestique.

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