A Short-Sighted Policy

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La politique de gribouille

Donald Trump dénigre la politique américaine au Proche-Orient pour en fuir les conséquences

« Intervenir au Proche-Orient fut la pire décision de l’histoire des États-Unis. » Pas besoin de dire immédiatement qui parle. Tout le monde s’en doute, ce propos à l’emporte-pièce est de Donald Trump. Il n’en demeure pas moins surprenant d’entendre un chef d’État dénigrer ainsi l’action de son propre pays. Qui plus est s’agissant d’une décision prise par un président du même camp politique que le sien. L’intervention des forces américaines en Irak en 2003 – c’est de cela qu’il s’agit – fut lancée par George W. Bush, républicain comme lui.

En première approche, on aurait envie d’approuver cet examen de conscience historique. De fait, cette intervention en Irak a été le point de départ d’un processus catastrophique, non tant pour les États-Unis que pour les peuples de la région. Elle a aussi contribué à dérégler profondément l’ensemble des relations internationales. On s’en souvient, Washington avait agi sans l’aval des Nations unies, la France ayant joué un rôle décisif dans ce refus d’entériner la décision américaine.

En réalité, Donald Trump cherche surtout, par cette déclaration, à se laver les mains de la situation présente. Seule compte pour lui sa volonté d’afficher le rapatriement des troupes américaines aux États-Unis. « Les guerres sans fin stupides sont terminées pour nous », a-t-il encore affirmé mercredi. Tout le problème est qu’elles ne sont pas terminées pour les premiers concernés. À peu près au même moment, les troupes turques amorçaient une intervention dans le nord de la Syrie visant les Kurdes de cette région. Qui furent jusqu’à ces derniers jours un appui très ferme de la politique américaine au Proche-Orient. Triste inconséquence.

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