Donald Trump and American Sports

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Donald Trump et les sports populaires américains

Le président américain s’est récemment fait huer lors d’un match de baseball et d’un combat de MMA. Et alors? Il sait en tirer profit, raconte notre chroniqueuse. Donald Trump n’a aucune envie d’apparaître comme «Mister Nice Guy»

Donald Trump et les sports populaires américains, c’est toute une histoire. Même quand il est hué. Cela lui est arrivé plusieurs fois récemment. A New York, dans l’imposant Madison Square Garden, lors d’un combat de MMA. Et à Washington, pour les World Series de baseball. Mais le président américain a beau être sifflé, au milieu – quand même – d’applaudissements d’inconditionnels, il sait en tirer profit. C’est ce qui fait sa force.

Un beau hug présidentiel

Il y a quelques jours, il recevait les Nationals de Washington à la Maison-Blanche, pour célébrer leur victoire historique, tout content de faire diversion par rapport à la procédure d’impeachment qui le vise. Des joueurs ont boycotté la cérémonie, comme bien d’autres équipes, tous sports confondus, avant eux? Qu’importe! Kurt Suzuki est venu avec sa casquette «Make America Great Again», ce qui lui a valu un beau hug présidentiel. Et voilà que les images tournent en boucle sur les réseaux sociaux. Bien vu. Enfin ça dépend pour qui.

Si Donald Trump divise et polarise l’Amérique, cela se vérifie désormais jusque dans les vestiaires de joueurs de baseball ou de football américain. Côté basketball, on trouvera moins de fans du président qui oseraient s’afficher comme tels (ou même carrément aucun): la NBA est une ligue plutôt progressiste. D’ailleurs, certains joueurs montent régulièrement au front pour dénoncer les excès de Trump. C’est le cas par exemple de LeBron James, qui l’accuse carrément d’utiliser le sport pour nourrir les divisions raciales aux Etats-Unis.

Après le footballeur Colin Kaepernick, l’ex-quarterback des San Francisco 49ers toujours sans contrat et considéré comme un paria pour avoir osé boycotter l’hymne national des Etats-Unis en 2016, d’autres Noirs américains montent au front. Et pas seulement. Rappelez-vous: la footballeuse blanche Megan Rapinoe avait exprimé très clairement sa désapprobation, en ces termes: «I’m not going to the fucking White House!» Ça tombait bien: elle n’a jamais été invitée.

Mais revenons au football américain. On y trouve facilement des conservateurs. Prenez par exemple la star Tom Brady, des New England Patriots, mari de la mannequin Gisele Bündchen, qui se plaît à jouer au golf avec le président.

A Washington, Donald Trump a donc eu droit à quelques sifflements et des «Lock him up!» (enfermez-le). Et c’est presque ce qu’il recherchait. Car son équipe de campagne a diffusé un clip promotionnel de 30 secondes pendant le dernier match des World Series, avec le message suivant: «Il n’est pas «Mister Nice Guy». Il faut parfois un Donald Trump pour faire bouger Washington.» Un message qui serait tombé à plat, si le président n’avait eu droit, en apparaissant dans le stade, qu’à de polis applaudissements et des battements de cils de trumpettes.

Il a visiblement aussi cherché à se faire huer à Madison Square Garden, alors qu’il venait d’annoncer qu’il ferait désormais de la Floride et non plus New York son domicile fiscal. Le président de l’UFC (Ultimate Fighting Championship), Dana White, un grand fan de Donald Trump, l’a révélé plus tard: le Secret Service voulait que Trump assiste au combat depuis une suite. Mais le président a préféré se rendre tout près de l’octogone, au deuxième rang. Il aime les bains de foule. Et s’il y a des «boos» c’est encore mieux. C’est sa manière à lui d’assurer le spectacle.

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