Obamania and Us

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Un dernier sprint pour l’Histoire. Il reste deux semaines à Obama pour concrétiser son rêve. L’arrivée à la tête de la puissance américaine d’un président noir n’est plus inimaginable. Le candidat démocrate a désormais tous les atouts en mains.

Le jeune sénateur est parti à la conquête d’un Etat clé, la Floride, là où le démocrate Al Gore avait perdu d’un fifrelin contre George W. Bush en 2000. Obama y retrouvait Hillary Clinton pour un meeting commun. L’homme est doté d’un impressionnant magot de campagne : un nouveau record de 150 millions de dollars acquis en septembre, un total de 650 millions de dollars en tout, supérieur aux dépenses cumulées de Bush et Kerry en 2004 ! Ce n’est pas tout. Un républicain de poids, l’ancien secrétaire d’Etat Colin Powell, s’est rallié à lui. Et la crise financière sert les thèses démocrates de régulation de l’économie.

Tout est-il joué pour autant ? Pas encore. Le candidat républicain John McCain va se battre avec l’énergie du désespoir, jouant avec les peurs et qualifiant la politique démocrate de « socialiste » – une injure aux Etats-Unis. Et nul ne sait combien le réflexe racial jouera dans le secret de l’isoloir. La clé…

Obama ou McCain ? Ce choix nous concerne. Le monde entier – Belges et Européens en particulier – a opté pour le charisme d’Obama. Pour redonner du corps au dialogue et au multilatéralisme, laisser une chance à la lutte contre le réchauffement climatique. Pour le changement !

Le dossier que nous publions en témoigne, la révolution ne sera pas nécessairement aussi profonde qu’espérée. Plusieurs dossiers en témoignent : prudence face au monde musulman, opposition au renouveau russe, volonté d’assurer l’indépendance énergétique américaine voire méfiance face à l’Union européenne.

Pour autant, s’il est un rêve qui fait son chemin, c’est bien celui d’un changement de ton, d’une sérénité retrouvée, d’un rejet du mode de gestion anxiogène véhiculé par l’administration Bush – et que prolongerait le ticket McCain-Palin. Ajoutées à l’extraordinaire renouveau que représenterait l’élection d’un candidat issu d’une « minorité », ces ruptures justifient à elles seules l’obamania qui sévit dans nos pays. Et lui donnent du sens.

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