Obama qualifie d’« inacceptable » l’appui de Téhéran au Hizbollah
Dans sa première déclaration publique sur le dossier libanais depuis son élection le 4 novembre dernier, le président élu des États-Unis Barack Obama a qualifié d’« inacceptable » l’appui apporté par la République islamique iranienne au Hizbollah ainsi qu’au mouvement palestinien. Le futur chef de la Maison-Blanche a tenu des propos en ce sens dans le cadre d’une déclaration sur la politique qu’il entend suivre à l’égard de l’Iran.
M. Obama a notamment souligné sur ce plan qu’il a prévu d’offrir « des carottes et des bâtons » à l’Iran pour convaincre ce pays de renoncer à l’arme nucléaire, tout en confirmant qu’il comptait négocier directement avec Téhéran.
« Il nous faut mettre en place une diplomatie ferme mais directe avec l’Iran », a déclaré M. Obama dans un entretien à la chaîne de télévision NBC. M. Obama, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, s’est fait fort de rappeler à l’Iran que son programme nucléaire était « inacceptable », de même que l’appui qu’il apporte aux mouvements islamistes comme le Hamas dans les territoires palestiniens et le Hizbollah au Liban, ainsi que ses « menaces envers Israël ».
M. Obama, dont la proposition de discuter directement avec l’Iran mettrait fin à 30 ans de dialogue de sourds entre les deux pays, a promis « une série de carottes et de bâtons pour modifier leurs calculs sur leur manière de fonctionner ».
Au rayon « carottes », le futur chef d’État a évoqué des incitations économiques et commerciales. Côté « bâton », il a suggéré de resserrer les sanctions internationales envers l’Iran, notamment avec la collaboration des grands partenaires commerciaux de Téhéran que sont la Chine, l’Inde et la Russie.
« Mais nous sommes prêts à parler directement aux Iraniens et à leur donner clairement le choix pour leur permettre de décider s’ils préfèrent que ce soit facile ou que ce soit difficile », a-t-il lancé.
De son côté, la secrétaire d’État américaine, Condoleezza Rice, a estimé que la diplomatie restait la meilleure voie pour convaincre l’Iran de renoncer à son programme nucléaire. Interrogée sur la chaîne de télévision Fox News, Mme Rice a observé que « l’Iran était de plus en plus isolé et la communauté internationale plus unie que jamais à propos du programme iranien ».
Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) Mohammad el-Baradei a espéré, pour sa part, que M. Obama engagerait une négociation directe avec l’Iran à propos de son programme nucléaire. Dans un entretien accordé au quotidien Los Angeles Times, M. el-Baradei a déclaré avoir bon espoir de parvenir à un règlement du contentieux nucléaire entre l’Iran et les pays occidentaux, malgré « l’échec » essuyé jusqu’à présent.
Barack Obama « est prêt à discuter avec ses adversaires, y compris l’Iran et la Corée du Nord », a estimé M. el-Baradei, tout en soulignant l’échec de la politique de confrontation suivie par l’administration sortante du président George W. Bush. « Continuer à taper du poing sur la table en disant “Je ne vous parlerai pas”, tout en ayant une attitude très condescendante, ne fait qu’aggraver les problèmes », a-t-il dit.
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