La rencontre entre Benyamin Nétanyahou et l’émissaire américain George Mitchell, prévue jeudi, a été annulée. Selon certaines sources, Obama ferait ainsi pression sur son homologue israélien, qui demeure opposé à tout gel de la colonisation en Cisjordanie.
Les relations israélo-américaines semblent se tendre sur fonds de désaccords sur la colonisation en Cisjordanie. Une rencontre entre le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou et l’émissaire américain pour le Proche-Orient George Mitchell, prévue jeudi à Paris, a en effet été annulée. Selon le quotidien israélien à grand tirage Yediot Aharonot, c’est Washington qui a annulé la rencontre, en signe de mécontentement. Un haut responsable gouvernemental cité par le journal explique que la Maison-Blanche a signifié sans ambages à Israël que la rencontre n’avait pas lieu d’être aussi longtemps qu’Israël n’aura pas modifié sa position sur la colonisation en Cisjordanie occupée. L’administration Obama reproche au gouvernement mené par ‘Bibi’ son intransigeance sur cette question. Alors que le président américain a, dans son discours du Caire le 4 juin, appelé à un gel total de la construction de colonies en Cisjordanie, Israël continue de s’y opposer. L’État hébreu entend poursuivre la colonisation sous motif «d’expansion naturelle» des implantations existantes, compte tenu de leur démographie. Nétanyahou s’est dit en revanche prêt à démanteler des colonies sauvages.
Relativisant la portée de cette annulation, un responsable de la délégation de Benyamin Nétanyahou, actuellement en tournée en Europe, a indiqué que c’était le premier ministre israélien qui avait pris l’initiative de cette annulation. Objectif : permettre à son ministre de la Défense, Ehud Barak, de discuter d’abord avec George Mitchell, lundi à Washington. Un conseiller diplomatique du premier ministre a aussi relativisé les tensions expliquant que «depuis 1967, tous les gouvernements israéliens ont été en désaccord d’une façon ou d’une autre avec Washington sur les implantations». Benyamin Nétanyahou lui-même s’est d’ailleurs montré optimiste mardi à Rome sur la possibilité de «trouver un arrangement» sur cette question avec Washington.
«Un exemple classique de pression politique»
A contrario, Yossi Alpher, un chercheur israélien sollicité par l’AFP, estime que l’annulation de cette rencontre est «un message clair adressé par Obama aussi bien aux Israéliens qu’aux Américains». «Il s’avère que l’administration (américaine, ndlr) ne transige plus sur la colonisation et que dans la mesure où Nétanyahou ne cède pas, il devient persona non grata à Washington». Pour Alpher, «c’est un exemple classique de pression politique».
Le ministère de la Défense israélienne a par ailleurs nié mardi avoir approuvé un plan de construction de centaines de maisons dans une colonie sauvage de Cisjordanie comme l’affirmait l’ONG Bimkom. Selon cette organisation, le plan prévoyait la construction de 300 unités résidentielles (240 nouvelles constructions et 60 légalisations de constructions existantes). Un responsable du ministère a assuré qu’aucun nouveau permis de construction n’avait été délivré, et précisé que les seules autorisations accordées l’avaient été par le précédent gouvernement.
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