Tout indique que Newt Gingrich deviendra cette semaine la première figure républicaine d’envergure à faire un premier pas officiel vers l’élection présidentielle de 2012. Selon CNN, l’ancien président de la Chambre des représentants annoncera jeudi la formation d’un «comité exploratoire» qui lui permettra de lever des fonds et embaucher une équipe pour une campagne éventuelle à l’investiture républicaine.
Âgé de 67 ans, Gingrich n’est pas ce qu’on peut appeler un politicien neuf, charismatique ou rassembleur. Il a néanmoins des appuis chez les républicains, dont plusieurs l’admirent pour son intellect et sa combativité. Il a de plus courtisé les militants du Tea Party au cours des derniers mois en reprenant à son compte plusieurs de leurs attaques contre Barack Obama et le gouvernement fédéral.
Il tente en outre de refaire son image auprès d’un électorat clé des primaires républicaines, les chrétiens évangéliques, comme on peut le lire dans cet article. Converti au catholicisme il y a deux ans, il présente ces jours-ci à divers groupes un documentaire qu’il a produit avec sa femme sur le rôle de Jean-Paul II dans la chute du communisme en Pologne. Je cite une de ses déclarations récentes devant un groupe anti-avortement d’Ohio :
«À un degré étonnant, nous vivons une situation similaire à celle de la Pologne en 1979. En Amérique, la religion est contestée par une élite culturelle qui tente de créer une Amérique laïque où Dieu est évacué de la vie publique.»
Gingrich devra évidemment convaincre les républicains qu’il n’est plus ce dirigeant hypocrite des années 1990 qui trompait sa femme cancéreuse tout en réclamant la destitution de Bill Clinton pour sa liaison avec Monica Lewinsky. Comme on peut le lire dans ce billet, il a déjà répondu à des questions sur le sujet. Je cite une de ses réponses à des étudiants :
«J’ai eu une vie qui, à quelques reprises, a eu des problèmes. Je crois en un Dieu miséricordieux, et l’Amérique devra décider si c’est sa préoccupation principale. Si la préoccupation principale du peuple américain est mon passé, ma candidature n’a pas de sens. Si la préoccupation première du peuple américain est l’avenir… c’est un débat auquel je serai heureux de participer.»
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