Newt Gingrich dévisse sous le feu des spots télévisés
A deux semaines du début des primaires républicaines pour l’élection présidentielle de 2012, le candidat ne résiste pas à l’avalanche de publicités négatives diffusées par ses rivaux et perd sa place de favori dans les sondages.
Il n’a pas fait de gaffe ni eu de trou de mémoire. Pourtant, Newt Gingrich connaît à son tour le triste sort des anciens favoris à l’investiture républicaine, propulsé éphémèrement en tête des sondages avant de retomber dans l’insignifiance. A deux semaines des caucus de l’Iowa, qui lanceront officiellement les primaires pour l’élection présidentielle de 2012, l’ancien président de la Chambre des représentants glisse en effet dans les intentions de vote. Une étude de l’institut Public Policy Polling le fait passer en une semaine de la première à la troisième place en Iowa. Les chiffres au niveau national ne sont guère plus encourageants: selon un sondage Gallup publié lundi, il a le soutien de 26% des électeurs républicains, contre 37% le 8 décembre. Romney reste stable à 24%.
Une chute qui s’explique d’abord par l’avalanche de publicités politiques négatives qui remplissent les boîtes à lettres et tournent en boucle sur les chaînes de télévision et les stations de radio de l’Iowa depuis que Gingrich s’est installé en tête des sondages.
Selon une étude, des spots critiquant le nouveau favori auraient été diffusés sur la télévision locale 1200 fois en une semaine. Autant dire qu‘il est quasiment impossible d’y échapper en allumant le poste.
Le contributeur le plus important à ce matraquage est le «comité d’action politique» (PAC) qui soutient Mitt Romney. D’après le New York Times, il aurait dépensé 2,6 millions de dollars en spots télévisés anti-Gingrich. Selon The Atlantic Wire, Ron Paul aurait pour sa part dépensé 1,1 million de dollars en publicités dans cet État du nord des États-Unis pour attaquer l’ancien speaker.
Dans ces messages, ses rivaux décrivent un homme peu fiable aux convictions politiques changeantes mais aussi un lobbyiste de Washington habitué du trafic d’influence. Ils lui reprochent notamment d’avoir fait du lobbying pour Freddie Mac et d’avoir ainsi touché 1,6 million de dollars du géant du financement immobilier, renfloué à coups de milliards par l’Etat au plus fort de la crise de 2008. Romney l’accuse en outre d’être trop indulgent sur les questions d’immigration, tandis que Ron Paul dénonce les tares gauchistes du candidat, illustrées par ses positions en faveur de l’écologie ou de la sécurité sociale.
Si l’existence de ce type de publicité n’est pas une nouveauté aux États-Unis, leur omniprésence est en grande partie une conséquence de la décision de la Cour Suprême en 2010 de lever toutes les limites au financement des spots électoraux par les entreprises, les associations et les individus.
Pour ne rien arranger, son activité lucrative avec Freddie Mac a également valu à Newt Gingrich d’être attaqué samedi dans la page opinions du Wall Street Journal une voix influente du camp conservateur. Le même jour, le plus influent quotidien de l’Etat de l’Iowa, le Des Moines Register a apporté son soutien à Mitt Romney, soulignant «sa sobriété, sa sagesse et son jugement» et en jugeant que Newt Gingrich serait un facteur de clivage et non de rassemblement.
Reste à voir si la nouvelle promesse électorale de Gingrich de faire arrêter les juges qui ne mettraient pas en application ses choix politiques parviendra à relancer sa campagne.
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