Barack Obama s’est rendu mercredi dans l’Ohio pour parler économie dans un Etat durement touché par la crise. Crédits photo : KEVIN LAMARQUE/REUTERS
Le président américain contourne le blocage du Congrès en procédant à des nominations par décret propres à séduire la classe moyenne.
La guerre est déclarée. À peine rentré de vacances, Error! Hyperlink reference not valid.a donné le ton mercredi, au lendemain des résultats des caucus de l’Iowa. À six mois de la présidentielle, il abandonne son habit d’homme du compromis pour celui de candidat pugnace face au camp républicain et à Error! Hyperlink reference not valid., considéré comme son rival.
Lors d’une visite dans une banlieue de Cleveland, dans l’Ohio, État clef, durement touché par la crise, le président a défié les républicains en nommant par décret le nouveau directeur du Bureau de protection financière des consommateurs (CFPB), Richard Cordray. Poursuivant une stratégie amorcée ces derniers mois, Barack Obama s’est présenté comme le candidat de la classe moyenne, déterminé à défendre ses intérêts face au blocage des républicains du Congrès.
Un recours en justice des républicains est jugé probable
«Lorsque le Congrès refuse d’agir et que cela cause du tort à l’économie et fait courir des risques aux gens, il est de ma responsabilité de président de faire ce que je peux sans lui», a-t-il déclaré, promettant de ne pas rester «inerte» quand la situation est «cruciale pour la classe moyenne».
Cet affront a provoqué la colère des républicains. Ils estiment cette nomination «illégitime» et accusent le président d’outrepasser ses pouvoirs. Mitt Romney juge cette décision symbolique de la «politique de Chicago». C’est dans cette ¬ville, réputée pour ses machinations politiques, qu’Obama a débuté sa carrière de sénateur. «Mitt Romney s’est allié aux prêteurs abusifs et républicains du Congrès, contre la classe moyenne», a rétorqué le porte-parole de la campagne de Barack Obama, Ben LaBolt.
Le président a profité des congés d’hiver du Congrès pour recourir au décret, une pratique courante en cas de blocage. Mais les républicains soutiennent que le Congrès n’était pas techniquement en vacances. Un recours devant la justice est jugé probable. La nomination de Richard Cordray, champion de la lutte contre les abus des banques dans les prêts immobiliers au CFPB -institution rejetée par les républicains-, est hautement symbolique. La majorité des Américains souhaitent un contrôle plus strict des règles financières et une meilleure protection du public.
Une base démocrate déçue»
La manœuvre mettra certainement en lumière l’échec d’Obama à changer Washington mais lui permettra de redorer son image auprès de la base démo¬crate, déçue. Nombreux sont ceux qui lui reprochent trop de concessions face un Congrès tiré vers la droite par les radicaux du Error! Hyperlink reference not valid..
Le discours du camp Obama donne aussi un avant-goût de sa stratégie de campagne face au millionnaire Romney. L’ancien patron et fondateur de la société d’investissement privée, Bain, qui a restructuré de nombreuses entreprises, au prix parfois de milliers de licenciements, a déjà dit s’attendre à être présenté comme «Gordon Gekko», le vilain financier interprété par Michael Douglas dans Wall Street. La présidente du parti démocrate, Debbie Wasserman-Schultz, a raillé la fortune dépensée par Romney (1,5 million de dollars) pour ne gagner que huit voix de plus que le conservateur Rick Santorum (22 .000 dollars.)
L’équipe d’Obama joue aussi sur un autre tableau, peut-être plus risqué. Son stratège, David Axelrod, a traité l’ancien gouverneur du Massachusetts de «charlatan», le décrivant comme un opportuniste qui change d’avis sur des questions essentielles telles que l’avortement ou le mariage homosexuel. Mais, comme le note le New York Times, pour les indépendants -dont le vote sera crucial en novembre-, cette évolution de Romney pourrait être perçue comme un signe de pragmatisme. Ce que ne souhaite sûrement pas la Maison-Blanche.
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