CIA Scandal: The Big Return of Morality and American Hypocrisy

Edited by Victoria Denholm

 

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Scandale de la CIA : le grand retour de la morale et de l’hypocrisie américaines

A l’évidence, la presse américaine cherchait une occasion pour se détourner de l’actualité quelque peu rébarbative des discussions budgétaires pour les dernières semaines de l’année.

Depuis quatre jours désormais, elle a trouvé ce qu’il lui fallait : un beau et juteux scandale à la CIA, digne des meilleurs soap opéras de l’après midi, avec adultère (s??), jolies filles et généraux.

Après ces 92 heures d’hystérie collective, on est néanmoins en droit de se demander de quel scandale on parle réellement. En quelques heures, c’est ainsi comme si tout d’un coup, les chevaliers de la vertu américaine s’étaient réveillés.

Mais de quoi est-il question exactement? Oui le chef de la CIA, le héros général David Petraeus, a eu une affaire extra maritale. Et alors ? serait-on tenté de dire. En quoi le fait d’entretenir une relation adultère avec sa biographe l’empêche-t-il de mener à bien son travail ?

En rien, ont commencé à répondre de très timides voix aux Etats-Unis. Dans le cas de Petraeus, la seule question qui vaille est : a-t-il mis en danger la sécurité nationale en divulguant de quelconques informations? La réponse est non, selon le FBI.

Alors pourquoi démissionner ? Hier, sur CNN, Thomas Ricks, auteur du livre “The generals” s’indignait en assurant une nouvelle fois que l’on mêlait vie privée et vie publique aux Etats-Unis.

La controverse est encore plus frappante avec John Allen, le commandant en chef des forces de l’OTAN en Afghanistan. De quoi est-il accusé ? D’avoir échangé des emails “inaproppriés” avec l’une des protagonistes du “scandale” Petraeus.

Là encore, est-ce vraiment nos affaires ? Dans ce cas précis, le seul point sur lequel on peut s’interroger est de savoir si le fait d’avoir envoyé plus de 30000 mails ne l’a pas un peu détourné de son travail. Et encore….

Hier, dans une conférence de presse surréaliste, un journaliste demandait au porte parole de la Maison Blanche si le président n’était pas “dégoûté par tout cela”. Ce en quoi le même porte parole répondait qu’Obama avait toujours confiance en Allen, et respectait le travail accompli par Petraeus.

Si on en reste là, espérons qu’Obama confirmera Allen à la tête des forces de l’OTAN d’ici l’année prochaine. Et qu’il ne cédera pas face à ces voix hystériques, porte-paroles de la morale pudibonde, qui ne sont jamais très loin aux Etats-Unis et confondent vie privée et sécurité nationale.

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