ÉDITORIAL. Il faut en finir avec la volatilité des marchés et redonner confiance aux investisseurs si l’on veut que l’économie mondiale repose sur des bases solides et saines. Le président américain pourrait y contribuer
A la fin de l’année dernière, la volatilité des marchés financiers a donné le tournis. Les tensions commerciales entre les Etats-Unis et leurs principaux partenaires commerciaux – la Chine et l’Union européenne –, les incertitudes liées au Brexit, le conflit entre le président américain Donald Trump et le président de la Réserve fédérale Jerome Powell à propos de la politique monétaire, la probable fin de la politique d’assouplissement monétaire dans la zone euro, la fuite des capitaux des pays émergents ont été autant de facteurs propres à déstabiliser les investisseurs. Presque toutes les principales places financières ont terminé l’année dans le rouge.
L’année 2019 ne pouvait pas commencer sous de moins bons auspices. Le spectre de la récession est réapparu. La semaine passée, l’OCDE, le club des pays riches, a anticipé une année noire pour 2019. Lundi, l’ONU a fait un état des lieux alarmant sur les flux d’investissements directs étrangers en 2018; ils ont baissé de 40% pour les Etats-Unis par rapport à 2017 et de 73% pour l’Europe, se situant à un niveau comparable aux années 1990.
La trappe de la dette
Et voilà que le Fonds monétaire international (FMI) vient, lundi, à la veille de l’ouverture du Forum de Davos, mettre en garde les dirigeants mondiaux; l’économie mondiale n’est certes pas aussi défaillante qu’on pouvait le craindre, dit-il, mais les graines d’un brutal effondrement ont bel et bien été semées. Dans une économie de marché, l’activité ne peut pas être soutenue éternellement grâce à des politiques monétaires accommodantes.
La fuite en avant, comme c’est le cas à présent, a un prix: le monde est de nouveau plongé dans un endettement excessif. Sans une croissance forte, stable et saine, il ne sortira pas de la trappe.
Avec raison, Christine Lagarde, la patronne du FMI, a demandé aux dirigeants mondiaux de se préparer au pire. Mais elle a aussi affirmé que des alternatives existent: faire revivre le multilatéralisme et mettre fin aux tensions et aux incertitudes entre les principales puissances économiques que sont les Etats-Unis, la Chine, l’Union européenne et le Japon. Une personne, Donald Trump, le président des Etats-Unis, détient les clés pour y parvenir.
Leave a Reply
You must be logged in to post a comment.