Is the United States Headed for a Class War?

Published in L'actualité
(Canada) on 21 March 2020
by Rafael Jacob (link to originallink to original)
Translated from by Reg Moss. Edited by Denile Doyle.
Division among Americans regarding COVID-19 will have not only health consequences, writes our contributor. Social upheavals are also a threat.

The White House has radically changed its tone in recent days. The president has shifted from near total indifference — he assured people only a month ago that the number of cases linked to COVID-19 would soon drop to zero — to seriousness; he now compares the situation to a war. For weeks, he publicly contradicted experts in his own administration, and vice versa. The absence of a concerted approach from the earliest days of the crisis reveals division at the highest level of the country.

Even today, the rhetoric of elected officials in Congress varies enormously from one party to the other. After asking the president to declare a state of emergency, leading Democrats are urging Americans to respect social-distancing measures. Republicans, in turn, point to the low mortality rate linked to the virus in arguing that the American economy should not be ruined simply to contain the crisis.

The approaches of elected officials in the lower echelons of government differ just as much, if not more. The mayor of New York City considered a shelter-in-place order, a measure which the Democratic state governor rejected. As recently as last week, Oklahoma’s Republican governor encouraged citizens to go out, proudly broadcasting at a crowded restaurant. To this day, Florida’s Republican governor is resisting calls to close beaches, while images proliferate on social media of people crowded in public spaces statewide, from Disney World to Clearwater, Florida, not to mention Miami Beach, Florida.

The American public is itself deeply divided on the issue. An NPR-PBS News Hour-Marist poll published March 17 revealed that barely one in two Americans, 56%, believe that the coronavirus constitutes a serious threat — a decrease of 10 points from a month prior, when the crisis was gaining momentum. Republican voters are more likely than Democratic voters to doubt the magnitude of the situation. Conversely, they are more likely to believe that the media are exaggerating the risks.

While the mass media conveys images of deserted cities like San Francisco on a daily basis, videos that go instantly viral show young Americans determined not to let fear about the virus get in the way of their plans to party during spring break.

The Double Risk of Long-Term Division

This striking division could have serious long-term repercussions.

The stated reluctance of such a large number of Americans to respect instructions to shelter in place and accept draconian measures makes the spread of the virus difficult to contain. This initial assessment is evident and has already been made by many.

The second consequence, though less widely mentioned, is very serious: if those making the decisions impose extreme, long-term measures of containment on a large mass of wary citizens, the virus will not be the only threat.

This is particularly important to highlight: people will operate in the context of incentives and unequal burdens. Faced with a major economic crisis caused by social-distancing, there will be two tribes: on one side, the segment of the American population most at risk of dying from this virus who are older and richer; on the other, the segment most at risk of suffering more immediate effect who are younger and poorer. And the latter will be asked to sacrifice for the former.

What will happen when people are forced to make this sacrifice and voluntary confinement isn’t enough because too many Americans are unwilling to comply with it as the economic crisis drags on?

The United States is not only our neighbor, our ally and our top trading partner. It is also, despite all its faults and its flaws, the most important symbol of stability in the free world.

Whether or not people immediately grasp this, the consequences at play greatly exceed the ravages caused by this nasty virus.


Vers une guerre des classes aux États-Unis ?

La division des Américains à propos de la COVID-19 n’aura pas que des conséquences sanitaires, écrit notre collaborateur. Des bouleversements sociaux sont aussi à prévoir.

La Maison-Blanche a changé radicalement de ton depuis quelques jours. Le président est passé de la désinvolture quasi complète — il assurait il y a moins d’un mois que le nombre de cas liés à la COVID-19 passerait bientôt à zéro — à la gravité, comparant maintenant la situation à une « guerre ». Pendant des semaines, il a publiquement contredit certains des experts de sa propre administration, et vice-versa. Cette absence d’approche concertée depuis les débuts de la crise révèle une division au sommet même du pays.

Encore aujourd’hui, le discours des élus du Congrès varie énormément d’un parti à l’autre. Les chefs de file démocrates, après avoir demandé au président de déclarer l’état d’urgence, exhortent les Américains à respecter les mesures d’isolement social. Des élus républicains, pour leur part, mettent en l’avant le faible pourcentage de mortalité lié au virus pour soutenir qu’on ne devrait pas ruiner l’économie américaine simplement en vue d’endiguer la crise.

Les approches des élus des échelons gouvernementaux inférieurs varient tout autant, sinon plus. Le maire de New York a envisagé le confinement général, une mesure refusée par le gouverneur (démocrate) de l’État. Le gouverneur (républicain) de l’Oklahoma invitait jusqu’à la fin de semaine dernière ses concitoyens à sortir, s’affichant lui-même fièrement dans un restaurant bondé. Le gouverneur (républicain) de la Floride résiste aujourd’hui encore aux appels à la fermeture des plages, alors que se multiplient sur les réseaux sociaux des images de personnes entassées en public à la grandeur de l’État, de Disneyworld à Clearwater en passant par Miami Beach.

La population américaine est elle-même profondément divisée sur la question. Un sondage NPR-PBS NewsHour-Marist publié le 17 mars révèle qu’à peine un Américain sur deux (56 %) juge que le coronavirus constitue une menace sérieuse — une baisse de 10 points comparativement au mois dernier, alors que la crise prenait son envol. Les électeurs républicains sont plus susceptibles que les électeurs démocrates de douter de la gravité de la situation ; à l’inverse, ils sont plus susceptibles de croire que les médias exagèrent les risques.

Tandis que les médias de masse relaient quotidiennement des images de métropoles désertes, comme San Francisco, des vidéos vite devenues virales montrent des jeunes Américains décidés à ne pas laisser les craintes autour du virus perturber leurs plans de fêter en groupe pendant la relâche scolaire.

Le double risque de la division à plus long terme

Cette division frappante pourrait avoir des conséquences sérieuses à long terme.

La réticence prononcée d’une partie aussi importante d’Américains à respecter la consigne d’isolement et à accepter des mesures draconiennes rend la propagation difficile à freiner. Ce premier constat est évident et a déjà été fait par plusieurs.

La deuxième conséquence, bien que moins largement abordée, est terriblement grave : si les décideurs imposent des conditions de confinement d’une extrême rigueur à long terme à une forte masse de concitoyens réticents à ces mesures, le virus ne sera plus la seule menace.

Cela est particulièrement important à souligner : on opérera dans un contexte d’incitations et de fardeaux inégaux. Devant une crise économique majeure causée par les mesures de confinement, il y aura deux clans. D’un côté, la partie de la population américaine nettement plus à risque de mourir de ce virus : plus âgée et plus riche. De l’autre côté, la partie nettement plus à risque de souffrir des effets les plus immédiats : plus jeune et plus pauvre. Et on demandera à la seconde de se sacrifier pour la première.

Qu’arrivera-t-il quand on forcera ce sacrifice, lorsque le confinement volontaire ne suffira pas parce que trop d’Américains ne veulent pas le respecter… alors que la crise économique perdurera ?

Les États-Unis ne sont pas seulement nos voisins, nos alliés et notre premier partenaire commercial. Ils sont aussi, malgré tous leurs torts et tous leurs défauts, le plus important symbole de la stabilité dans le monde libre.

Qu’on les voie tout de suite ou non, les conséquences qui sont en jeu dépassent largement les ravages causés par ce fichu virus.



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