United States: 3 New Cases of Police Violence

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États-Unis : trois nouvelles affaires de violence policière

Les faits : Dans un climat déjà tendu après la mort de George Floyd fin mai à Minneapolis et les tirs sur Jacob Blake dans le Wisconsin fin août, la police américaine est à nouveau mise en cause à Los Angeles, à Washington et dans l’État de New York.

L’Amérique n’en a pas fini avec ses violences policières. Trois nouveaux cas ont ces derniers jours provoqué colère et interrogations à Los Angeles, à Washington et à Rochester, dans la région des Grands Lacs.

Tensions à Washington

En quelques jours à peine, plusieurs affaires impliquant les forces de l’ordre et ayant fait des victimes noires ont créé de nouvelles tensions à travers les États-Unis, un peu plus de trois mois après la mort de George Floyd fin mai à Minneapolis.

Mercredi 2 septembre, c’est à Washington qu’un Afro-Américain de 18 ans a perdu la vie. Des policiers se trouvaient dans l’après-midi dans le sud-est de la ville après avoir reçu des informations sur des « hommes armés dans un véhicule ». « Lorsqu’ils ont approché le véhicule, certaines personnes ont fui à pied et un policier a tiré avec son arme à feu », tuant une personne, a expliqué le chef de la police de la capitale fédérale, Peter Newsham.

Le lendemain, des images vidéo filmées par la caméra-piéton d’un des agents étaient diffusées. Elles montrent la victime surgissant de l’arrière d’un véhicule, une arme à la main. Le policier tire une fois et le jeune homme s’effondre en se tenant la poitrine.

Mardi soir, c’est à Los Angeles que des manifestants s’étaient réunis. La veille, un homme noir circulant à vélo avait été interpellé pour une infraction au code de la route. Il serait « parti en courant », affirment les autorités, après avoir laissé son vélo, puis, rattrapé, aurait frappé un agent avant d’être tué par plusieurs balles.

Colère à Rochester

Les faits survenus à Rochester, ville située sur les rives du Lac Ontario, sont plus anciens puisque le décès de Daniel Prude remonte au 23 mars 2020. La police avait été appelée par le propre frère de la victime, prise d’une crise causée par des troubles psychologiques.

Selon les images diffusées mercredi à la demande de la famille, images tournées elles aussi par les caméras-piétons qu’imposent certaines polices américaines à leurs agents, un officier place un sac de toile sur la tête de Daniel Prude, trouvé allongé nu dans la rue. Selon les autorités, il s’agissait de protéger les policiers, l’homme crachant et affirmant avoir le coronavirus.

Mais alors qu’un agent place ses deux mains sur la capuche, Daniel Prude, ayant du mal à respirer, supplie qu’on ôte ce sac en toile, avant de perdre connaissance. Tombé dans le coma, il décède une semaine plus tard. Père de cinq enfants et habitant Chicago, il s’était rendu à Rochester pour rendre visite à son frère.

Les violences policières au cœur de la campagne

Depuis la mort de George Floyd, la question des violences policières occupe le devant de la campagne électorale. Une bonne nouvelle pour la Maison-Blanche, embarrassée par la pandémie du Covid-19 – près de 187 000 morts aux États-Unis – et par la grave récession économique qui l’accompagne.

Revigoré, Donald Trump promet désormais « la loi et l’ordre ». « Kenosha a été ravagée par des émeutes anti-police et anti-américaines », a-t-il déclaré mardi 1er septembre lors d’une visite dans cette ville du Wisconsin, théâtre de manifestations après les violences subies le 23 août par Jacob Blake, toujours paralysé des membres inférieurs.

Deux jours plus tard, son adversaire démocrate Joe Biden était à son tour à Kenosha. « J’ai eu l’occasion de passer du temps avec Jacob au téléphone. Il n’est plus en soins intensifs. Nous avons parlé pendant environ 15 minutes », a confié l’ancien vice-président de Barack Obama lors d’une rencontre avec des habitants dans une église.

Selon le Washington Post, qui fait depuis plusieurs années le décompte des victimes de violences policières, 679 personnes sont décédées depuis le 1er janvier 2020 après avoir croisé les forces de l’ordre.

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