French Author's Tour of America Goes Awry
He is regarded by some as France's greatest living philosopher, and he came to America to retrace the footsteps of another Frenchman, Alexis de Tocqueville. But while having his adventure filmed, according to this article from France's Liberation, Bernard-Henri Levy has managed to put his foot firmly-in-mouth.
By Laurent Mauriac, New York correspondent
Translated By Kate Brumback
January 18, 2006
Liberation
- Original Article (French)
French Author and Philosopher Bernard-Henri Levy in NY Last Year.
In 1831, the 25-year-old Alexis de Tocqueville embarked with a friend on a nine month voyage to explain the United States to the French. In 2004, the 57-year-old Bernard-Henri Levy [BHL] "followed in the footsteps" of de Tocqueville to explain America to the Americans. And January 24 is the release date for American Vertigo (1), a recount of his adventures published by Random House, already partially published in the magazine Atlantic Monthly.
BHL's footsteps cannot be confused with those of his predecessor. Tocqueville went as far west as Michigan and as far south as New Orleans. Levy, on the other hand, reached California and ended his voyage at Guantanamo. Tocqueville traveled by horse, by stagecoach and by steamship. BHL crossed the country, from June 2004 to April 2005, in a chauffeured car.
"I don't drive, so I had someone drive me," he said. "The trip was made by road, except in a few cases like Guantanamo or a flight over a large part of the American-Mexican border. In certain circumstances I had an interpreter." A film crew joined him at "important stops" in order to produce a documentary on the trip.
French Alexis de Tocqueville, as He Set Out on His
1825 Voyage to America (above).
MEETING THE NATIVES
Like it was for Tocqueville, the idea was to meet Americans, famous or not. Sometimes he drew attention, sometimes he didn't. "An eccentric visitor escapes notice," said the Detroit Free Press at the end of July 2004, describing the scene of the author in front of some abandoned factories, "his shirt open" and "his long hair in the wind," while someone filmed him walking.
For his critics, Levy is difficult to pin down. A sort of "amalgam of Susan Sontag and Warren Beatty," wrote Carl Swanson in New York Magazine (read excerpt below). Nevertheless, BHL has already succeeded in finding a place in the American media, which is happy with his proclaimed "anti-anti-Americanism," and intrigued by his positions on the war in Iraq and the situation in Israel.
"I know French anti-Americanism well because I have fought it a thousand times," he wrote in The New York Times in December 2004.
Will America like BHL? Random House is taking the chance. The book is part of an exceptional public campaign for a Frenchman. "In terms of budget, it is in the category of Salman Rushdie, Robert Kaplan or Norman Mailer," said Bill Murphy, the editorial supervisor.
Diane von Furstenberg
Starting next week, BHL is undertaking a second trip to the United States, to ten cities, to promote the book. First stop, New York, where there will be numerous society and cultural events: a party organized by Diane von Furstenberg (a friend), a conference at the Public Library, a signing in a large bookstore, an evening at the consulate in the presence of the French ambassador … "It's a book that I wrote for the American reader more than for the French reader," BHL said. "Since the motivation came from the United States, it's good that the American public gets it first."
CAMPAIGN GOES AWRY
But the media tour for Bernard-Henri BHL's book is off to a bad start. An article in the weekly New York Magazine [] contains troubling quotes from the author. His trip took place "The trip was under three shadows":
The shadow of the war in Iraq, the shadow of an election, and the shadow of Katrina,"
although the hurricane hadn't struck at the time he wrote the book. "The anticipated shadow of Katrina, as you see. I was in New Orleans four or five months before Katrina, and I more or less foresee what is going to happen."
Bernard-Henri Levy's Wife, Actress Arielle
Dombasle, left,
With Supermodel-Actress
Laetitia
Casta,
at Cannes in 2001.
The journalist Carl Swanson (former media writer for The New York Observer), asked him about his relationship with the United States. BHL explains that it is like spending time with a mistress. "I had a great fuck with America," he said. "It was like a weekend in the Hotel du Cap."
Reached by telephone, BHL denied these "absurd" quotes and said the conversation was not recorded. Carl Swanson, for his part, said that it was and that it was reported accurately. "We completely support our reporter," said Betsy Burton, a spokeswoman for the magazine. "The transcript of the tape was verified by independent party." The magazine, however, refuses to let Liberation listen to the tape because of its "editorial policy" and sent us a written transcript.
"It's not an important paper," BHL said. "If it had been in The New York Times, where furthermore it wouldn't happen, or The Wall Street Journal, which is going to publish an interview with me in a few days, it would bother me more."
(1) American Vertigo, Traveling America in the Footsteps of Tocqueville, Random House.
French Version Below
BHL raconte l'Amérique aux Américains
Sur les traces de Tocqueville, Bernard-Henri Lévy publie le récit de ses tribulations aux Etats-Unis.
Par Laurent MAURIAC
mercredi 18 janvier 2006
New York correspondance.
En 1831, Alexis de Tocqueville, 25 ans, entame avec un ami un voyage de neuf mois pour expliquer les Etats-Unis aux Français. En 2004, Bernard-Henri Lévy, 57 ans, se met «sur les traces» de Tocqueville pour expliquer l'Amérique aux Américains. Et sort le 24 janvier American Vertigo (1), récit de ses tribulations, édité par Random House, déjà partiellement publié en feuilleton dans le magazine Atlantic Monthly.
Les traces de BHL ne se confondent pas avec celles de son prédécesseur. Tocqueville était allé jusqu'au Michigan à l'ouest, à la Nouvelle-Orléans au sud. BHL, lui, atteint la Californie et clôt son voyage avec Guantanamo. Tocqueville se déplaçait à cheval, en diligence et en bateau à vapeur. BHL a sillonné le pays, de juin 2004 à avril 2005, en voiture, avec chauffeur. «Je ne conduis pas, donc j'avais quelqu'un qui me conduisait, raconte-t-il. C'est un voyage qui s'est fait par la route, à quelques exceptions près comme Guantanamo ou un survol d'une grande partie de la frontière américano-mexicaine. Dans certaines circonstances, il m'arrivait d'avoir une interprète.» Une équipe de tournage le rejoint aux «étapes importantes» en vue d'un documentaire sur le voyage.
L'idée, comme pour Tocqueville, est de venir à la rencontre des Américains, célèbres ou non. L'attelage intrigue parfois, ou laisse indifférent. «Un visiteur excentrique échappe à l'attention», titrait le quotidien Detroit Free Press fin juillet 2004, décrivant l'auteur devant des usines abandonnées, «la chemise ouverte» et «ses longs cheveux au vent», tandis que quelqu'un filme sa promenade.
Pour les critiques, BHL est difficile à cerner. «Une sorte d'amalgame entre Susan Sontag et Warren Beatty», écrit Carl Swanson dans New York Magazine (lire ci-dessous). Néanmoins, BHL a déjà réussi à se faire une petite place dans les médias américains, heureux de son «anti-antiaméricanisme» proclamé, et intrigués par ses positions sur la guerre en Irak ou la situation en Israël. «Je connais bien l'antiaméricanisme français parce que je l'ai combattu un millier de fois», écrit-il dans le New York Times en décembre 2004.
L'Amérique aimera-t-elle BHL ? Random House en fait le pari. Le livre fait l'objet d'un plan de communication exceptionnel pour un Français. «En termes de budget, il rentre dans la catégorie de Salman Rushdie, Robert Kaplan ou Norman Mailer», explique Bill Murphy, le responsable éditorial.
Dès la semaine prochaine, BHL entame un second voyage aux Etats-Unis, dans dix villes, pour promouvoir le livre. Première étape, New York, où se succéderont manifestations mondaines et culturelles : soirée organisée par Diane von Furstenberg (une amie), conférence à la Bibliothèque publique, signature dans une grande librairie, soirée au consulat en présence de l'ambassadeur de France... «C'est un livre que j'ai écrit pour un lecteur américain plutôt que pour un lecteur français, explique BHL. L'initiative venant des Etats-Unis, c'était bien que le public américain l'ait en premier.»
La médiatisation du livre de Bernard-Henri Lévy aux Etats-Unis commence mal. Un article de l'hebdomadaire New York Magazine contient des citations troublantes de l'auteur. Son voyage aurait été «placé sous trois ombres» : la guerre en Irak, l'élection présidentielle et Katrina, bien qu'il ait visité La Nouvelle-Orléans quatre ou cinq mois avant le cyclone. «J'ai plus ou moins pressenti ce qui allait arriver.»
Le journaliste, Carl Swanson (ancien chroniqueur média au New York Observer), l'interroge sur son rapport aux Etats-Unis. BHL explique alors que c'est comme passer du temps avec une maîtresse. «I had a great fuck with America», dit-il («J'ai eu un bon plan cul avec l'Amérique»). «C'était comme un week-end à l'hôtel du Cap.» Joint au téléphone, BHL dément ces citations «absurdes» et précise que la conversation n'était pas enregistrée. Carl Swanson, lui, assure qu'elle l'était et que les propos ont été rapportés fidèlement. «Nous soutenons entièrement notre reporter, déclare Betsy Burton, porte-parole du magazine. La transcription de la bande a été vérifiée par une autre personne.» Le magazine refuse néanmoins de la faire écouter à Libération en raison de sa «politique rédactionnelle» et se contente de nous en envoyer une transcription écrite.
«Ce n'est pas un journal important, se console BHL. Ce serait arrivé dans le New York Times d'ailleurs ça n'arriverait pas ou le Wall Street Journal qui publie une interview de moi dans quelques jours , ça m'embêterait davantage.»
(1) American Vertigo, Travelling America in the Footsteps of Tocqueville, Random House.