LES ELECTIONS AMERICAINES
La “rupture” à l’Américaine
JAMAIS une élection présidentielle américaine n’a éveillé autant d’intérêt aux Etats-Unis comme dans le reste du monde. C’est que rarement des Primaires démocrates ont apporté un tel suspense. On a pu croire que les choses étaient pliées. Hillary Clinton vient de retrouver sa superbe, après un moment de découragement. Dans ce qui ressemble de plus en plus à une course contre la montre, avec ses échappées et ses têtes à tête, Hillary Clinton a repris de la vitesse même si elle reste encore mathématiquement derrière Obama.
Le suspense risque, de plus, de durer jusqu’au bout, si aucun ne réussit à distancer l’autre d’ici la Convention démocrate. Dans ce cas la décision finale appartiendra aux 796 super délégués, personnalités et figures importantes du parti démocrate. A moins que comme l’a proposée Hillary, un ticket Obama-Clinton ou Clinton-Obama soit possible. Autre raison de l’intérêt de cette élection : le candidat désigné côté républicain, John McCain, est un outsider, un homme détesté par la droite de son parti, par les fondamentalistes parce qu’il a eu notamment le courage de dénoncer le recours à la torture.
D’après l’hebdomadaire New Républic, pendant le mandat de George Bush, “McCain s’est comporté comme le porte-parole le plus efficace du Parti démocrate à Washington. MacCain a été le coauteur, avec les sénateurs démocrates John Edwards et Ted Kennedy, d’un projet de loi sur les droits des patients. Il s’est joint à un autre Sénateur démocrate pour appuyer une loi favorisant la vente de médicaments générique”. Cette configuration étrange, un outsider courageux côté républicain et deux très bons candidats côté démocrate, font espérer que les deux mandats calamiteux de George Bush pourraient être suivis d’une renaissance internationale de l’Amérique. Car l’image de l’Amérique est au plus bas. En décembre 2007 un sondage a montré que les États-Unis restaient éminemment impopulaires.
Quand on leur demande quel pays ou “entité” représente la plus grande menace à la stabilité mondiale, Canadiens, Italiens, Turcs et Chinois ne répondent pas Ben Laden mais les États-Unis ! Washington serait donc plus dangereux que les pays de “l’axe du mal” Habituel antiaméricanisme ? Pas si sûr, puisque les Américains eux-mêmes sont de cet avis. Or, dans l’actuelle conformation particulièrement anxiogène, le Monde comme les USA, sont plus soucieux que jamais de stabilité. C’est cette rupture que promettent ces trois candidats. Pourtant si différents les uns des autres. Jean-Marcel Bouguereau
(le jeudi 6 mars 2008)
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