Five Years after Invasion of Iraq Bush Regrets Nothing

<--

Le président américain continue d’envisager une «victoire stratégique majeure». Ses concitoyens n’y croient guère.

Cinq ans après être apparu sur les écrans de télévision pour confirmer que les Etats-Unis avaient commencé à bombarder un «»régime hors-la-loi qui menace la paix avec des armes de meurtre en masse», George W. Bush a déclaré mercredi, dans un discours au Pentagone, que malgré le prix payé depuis lors, «chasser Saddam Hussein du pouvoir était la bonne décision». Pour le président américain, la guerre en Irak, dont les Américains marquent mercredi le cinquième anniversaire avec un jour d’avance, est «un combat que l’Amérique peut et doit gagner».

Dans son allocution, George W. Bush a jugé «compréhensible» que le débat continue sur l’opportunité de la guerre, mais a livré un argumentaire connu : les Américains doivent combattre al-Qaida en Irak pour ne pas le combattre aux Etats-Unis, se retirer trop rapidement sèmerait le «chaos» et enhardirait les «terroristes» et l’Iran voisin. Il a surtout argué des progrès accomplis depuis l’année dernière, quand la violence menaçait d’atteindre «le niveau du génocide», grâce à une nouvelle stratégie et l’envoi d’environ 30.000 Américains supplémentaires. Selon lui, ce changement «a fait plus que renverser la situation en Irak. Il a ouvert la porte à une victoire stratégique majeure».

Victoire impossible pour une majorité d’Américains

Le président américain s’en est pris à «certains à Washington (qui) appellent encore à battre en retraite». Il les a accusés d’arguer à présent du coût financier du conflit parce qu’ils «ne sont plus crédibles s’ils disent que nous perdons la guerre». L’administration a toutes les peines du monde à convaincre les Américains de l’amélioration des conditions irakiennes.

Les candidats démocrates, Hillary Clinton et Barack Obama, adversaires de Bush, promettent de leur côté un désengagement d’Irak, selon des modalités différentes. Le républicain John McCain met en garde, comme l’actuel président, contre le «chaos» que créerait un retrait précipité. Mercredi, Barack Obama a estimé que cette guerre avait nui à la sécurité nationale des Etats-Unis tout en enhardissant al-Qaida, les talibans, l’Iran et la Corée du Nord.

La guerre en Irak a tué des dizaines de milliers d’Irakiens et près de 4.000 Américains. Elle a déplacé des millions de personnes. Elle a coûté des centaines de milliards de dollars aux Etats-Unis. Elle a renforcé l’influence iranienne, altéré le crédit de l’administration américaine et profondément divisé les Américains.

Mercredi, les opposants à la guerre espéraient rassembler des foules nombreuses à Washington, New York, Miami, Chicago, Los Angeles et San Francisco. Soixante-quatre pour cent des Américains estiment que la guerre n’en valait pas la peine, selon un sondage réalisé pour la chaîne CBS. Une autre enquête pour NBC et le Wall Street Journal indique que la victoire n’est plus possible pour 53% d’entre eux.

About this publication