Meghan McCain and Chelsea Clinton: The Daughters’ Impact

<--

Dans un genre très différent, la progéniture des candidats à la Maison-Blanche participe activement à la campagne.

» BLOG – Route 44, le blog de la campagne

Chelsea s’avance la première sur la scène du Dar Constitution Hall de Washington, et il faut ­plusieurs minutes pour calmer la vague d’applaudissements : «Je croyais être la supportrice la plus enthousiaste de ma mère, mais on dirait que j’ai quelques rivales», dit-elle en offrant à Hillary l’ovation qui lui est faite.

En jeans et talons hauts, l’allure branchée mais sage, Chelsea Clinton, 28 ans, est parfaite pour désamorcer l’impatience du public après une heure de retard. Elle se dit «étonnée du nombre de gens dont la vie a été influencée par l’action de ma mère», avant de réciter les principaux points de son programme. «Je suis convaincue qu’elle est la plus progressiste et la mieux préparée pour être la présidente dont nous avons be­soin. Je ne le crois pas, je le sais.» Le visage illuminé par la fierté, Hillary lui reprend le micro pour dire : «Vous venez d’entendre le meilleur discours.»

Il a fallu que la candidate dé­mocrate passe tout près de l’élimination dans l’Iowa pour que sa fille unique sorte de l’ombre. Jusque-là, l’ancienne first daughter, arrivée à 12 ans à la Maison-Blanche, avait été jalousement protégée de la pression des médias.

Diplômée de Stanford et d’Ox­ford, employée par un fonds de placement à New York, Chelsea a toujours cultivé la discrétion. Elle continue à ne jamais accorder d’interview. À une apprentie re­porter de 9 ans qui l’interrogeait pour son journal scolaire, elle a répondu : «Désolée, je ne parle pas à la presse. Pourtant je te ­trouve mignonne.»

Sur les podiums, elle se contente d’offrir une projection rajeunie de sa mère, qui vise à contrebalancer l’impact de Ba­rack Obama auprès des jeunes. Un journaliste de NBC, David Shuster, a été écarté pour avoir dit qu’elle était «mise au tapin» par la campagne. Chelsea a la fibre politique, mais elle est «plus C-Span que MTV», note News­week : elle respecte le script de la candidate et évite les confidences personnelles. Quand un étudiant lui a demandé récemment si l’af­faire Monica Lewinsky avait terni la réputation d’Hillary, elle a sè­chement répliqué : «Ce ne sont pas vos affaires.»

Mccainblogette.com

Tout le contraire de Meghan McCain, 23 ans, fraîchement di­plômée d’histoire de l’art, qui suit la caravane électorale au fond du bus de son père. Ce qui l’inté­resse, ce sont les potins, les people, les détails vestimentaires. Elle ne monte pas sur les estrades, mais elle raconte la campagne par le petit bout de la lorgnette sur son blog, mccainblogette.com. Elle y poste ses vidéos et musiques préférées, y dévoile «dix trucs que vous ignorez sur ma mère», y narre sa visite de la Maison-Blanche avec Laura Bush et sa rencontre avec Chelsea Clinton, qui a de «supermignonnes chaussures.»

Avec «son charme et son autodérision» vantés par le ma­gazine GQ, cette fille de l’Ouest, na­tu­relle et spontanée, élevée au grand air de l’Arizona, contribue à rajeunir l’image du vieux sénateur. «Je suis devenue la reine de la sieste alors que papa n’en fait jamais.»

Meghan porte une ­étoile ta­touée sur le pied, trouve Obama «sexy» et ne cache pas avoir voté pour John Kerry en 2004. Elle se dit «indépendante, socialement libérale, économiquement conservatrice» et en «accord total» avec son père sur la guerre en Irak. «Je suis incapable de mentir, dit-elle. Lui, c’est pareil.»

John McCain ne contrôle pas le site Internet de sa fille. Mais, quand on lui demande comment, à 71 ans, il compte séduire les ­jeunes électeurs, il répond : «En leur conseillant la lecture du blog de Meghan, il est excellent.» Si papa est élu, la jeune rebelle veut continuer à raconter la Maison-Blanche sur le même ton. Si maman gagne, même Chelsea ne sera plus la first daughter cachée d’autrefois.

About this publication