Pennsylvania – A State Apart

<--

Mardi, se déroulent en Pennsylvanie des primaires essentielles pour le parti Démocrate. Là, il est impératif pour Hillary Clinton de faire un bon score. C’est là aussi que Barack Obama doit faire la preuve qu’il peut convaincre l’électorat complexe d’un grand Etat. Un Etat contrasté, industriel au Nord, agricole au sud, favorable aux Démocrates depuis deux décennies, berceau de la plus ancienne Constitution écrite au monde, ancienne terre d’accueil du fougueux marquis de La Fayette, jugé pivotal dans la course à l’investiture entre Barack Obama et Hillary Clinton. Et pourtant, la Pennsylvanie est un Etat méconnu. A tort.

La Pennsylvanie est l’un des rares Etats américains à porter le nom de son fondateur, le Quaker William Penn qui y institua, entre autres, la liberté de penser et notamment le droit de pratiquer sa religion en toute liberté dès…1682 ! Cet Etat lui fut offert par le roi anglais en remboursement d’une dette, et promptement appelé les “bois de Penn”, soit Pennsylvania.

Aujourd’hui multi-éthnique, fortement industrialisé au Nord où les emplois ont périclité, victimes de la mondialisation, le Quaker state est agricole au sud et encore parsemé de maisons en bois centenaires. C’est dans l’une d’entre elles, au nord de Philadelphie, que George Washington accueillit modestement le jeune marquis de La Fayette, alors âgé de 20 ans en 1777, venu proposer ses services dans la lutte contre l’armée britannique. C’est de cet Etat aussi que les troupes affaiblies du général américain (qui ,un temps, se rebellèrent contre leur propres généraux!) réussirent à monter des assauts qui allaient s’avérer décisifs dans la conquête de leur indépendance.

C’est d’ailleurs à Philadelphie que furent rédigé la Constitution et la Déclaration d’Indépendance qui donnèrent naissance aux Etats-unis d’Amérique. La Pennsylvanie fut le second Etat colonial à rejoindre l’Union qui défia l’Empire britannique sur lequel le “soleil ne se couchait jamais”…

Les Amish y vivent comme il y a 200 ans

Autre particularité, le Keystone state (“l’Etat pierre angulaire” appelé ainsi pour sa situation géographique) est à majorité catholique, même s’il accueille aussi les Amish qui y vivent -à part et sans heurts- sans sécurité sociale, sans électricité ni téléphone et n’utilisent que des carrioles à cheval pour se déplacer.

Ses 12 millions d’habitants revendiquent leurs racines principalement chez les Allemands (27%), Irlandais, Italiens, Anglais ou Polonais(7%) *.

C’est dans cet Etat-clé que l’ancienne first lady peut réussir mardi un improbable comeback dans la course à la Maison Blanche. Mais elle doit creuser l’écart pour convaincre. Et remporter ses 158 précieux délégués. Elle y joue à fond la carte de “l’enfant du pays” car son père y est né, à Scranton, et elle peut se targuer d’y avoir passé une partie de son enfance.

Hillary Clinton joue la carte “enfant du pays”

Un “je vous comprends” aux antipodes de la gaffe d’Obama qui a dérapé pour la première fois de la campagne, en évoquant les petites bourgades de Pennsylvanie et ses chômeurs “accrochés à leurs armes à feu ou à leur religion”, développant une “antipathie” envers ceux qui ne “sont pas comme eux”.

Tous les sondages donnent Hillary Clinton gagnante, dont celui de Temple university qui lui attribue 44% des votes, avec 35% à Obama (avec 19% d’indécis).

A suivre avec attention donc…

About this publication