Will Hillary Clinton Accept the Vice Presidency?

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HILLARY CLINTON VA-T-ELLE OU NON ACCEPTER LA VICE-PRESIDENCE ?

Les élections aux USA ne passionnent pas que les Américains. A travers le monde, notamment en Afrique, beaucoup les suivent avec intérêt. Et pour cause ! Au point où sont arrivées les choses, avec la quasi-évidence de la présentation de Barack Obama par le Parti Démocrate, la polémique grandit autour du maintien de la candidature de Hillary Clinton et de la vice présidence qu’elle pourrait occuper. Pour les uns, elle doit jeter l’éponge et travailler à renforcer la cohésion du parti en menant en ticket, avec Obama, la bataille contre Mac Cain. Pour les autres, il ne faut jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué et Hillary doit rester en course ce d’autant qu’il est difficilement envisageable, après la nature du combat qu’elle a mené contre Obama, et d’autres considérations, d’être sa vice présidente à la tête des USA. Deux sons de cloche.

ELLE VA ACCEPTER

On a beau présenter Hillary Clinton comme étant celle qui ne jette jamais l’éponge, ce n’est pas pour autant qu’elle manque de réalisme et de perspicacité. Elle sait, parce que les chiffres ne mentent pas, qu’elle n’est plus en position (même en raflant la mise dans les Etats restants qui lui sont favorables) de rattraper son handicap par rapport à Barack Obama. Comme tout le monde, elle pense donc à la meilleure façon de s’en tirer, sans ruiner son crédit, celui de son mari et se retrouver pauvre comme Job. Elle doit partir en beauté, démontrer aux yeux des USA et du monde qu’elle est une femme de conviction qui se bat jusqu’au bout pour ses idées, pour son pays. La démonstration faite, l’acceptation du poste de vice présidente portera l’auréole à la fois du courage et de l’humilité. Oui, humilité parce que malgré son capital d’expérience, les espoirs fondés en elle au début de la campagne, la différence d’âge, le fait qu’elle ait été ancienne première Dame, elle accepte ce poste de second surtout qu’on sait que c’est généralement pour inaugurer les chrysanthèmes. Elle le fera parce que sa situation financière a été rongée par cette terrible campagne de plus d’un an où elle a été sur tous les fronts pour faire face à cette vague Obama tombée du ciel : 20 millions de dollars de déficit qu’elle a dû rogner dans sa cassette personnelle, ce n’est pas de la gnognote et elle entend bien demander au Parti Démocrate, contre son soutien actif à la campagne du candidat investi, de régler une partie de la dette ! Elle le fera aussi parce qu’elle le doit au Parti Démocrate, qu’elle est mieux placée que quiconque pour réaliser qu’une confrontation prolongée avec des risques de dérapage avérés l’amènerait en fait à faire le jeu pour Mac Cain, et ce serait terrible dans l’histoire pour elle, que d’endosser une telle responsabilité surtout que les chances du Parti Démocrate sont plus que réelles. Elle le fera encore pour ne pas encourir la critique de raciste qu’on fera vite de lui coller à la peau si jamais elle maintenait mordicus sa candidature jusqu’au verdict des grands électeurs et qu’elle refuse surtout d’être vice présidente d’Obama si celui-ci lui en fait la demande. Les Afro Américains, qui n’ont pas mégoté son soutien à Bill Clinton, au point que celui-ci a pu être qualifié de premier président noir américain, ne pardonneraient pas à son épouse de refuser le fameux ticket gagnant dont tout le monde parle, pas plus d’ailleurs que l’opinion nationale et internationale qui l’a toujours considérée comme une grande dame en raison de la largesse de ses idées. Enfin, son mari, qu’on dit favorable à ce ticket, et qui ne doit pas désespérer que sa femme -voire sa fille- remonte au filet, l’y encouragera. Alors, c’est une question de temps, de stratégie sinon, la logique et la raison font que Hillary ne peut qu’accepter cette vice présidence en cas de proposition.

ELLE VA REFUSER

Au sein du Parti Démocrate, la patience des Américains aura été mise à rude épreuve : ils attendent toujours pour voir comment les choses vont tourner. Il est donc trop tôt pour parler de vice présidence. Hillary Clinton peut encore revenir au-devant des choses : une erreur fatale de Barack Obama, un retournement des grands électeurs… Et puis, elle semble avoir retrouvé tant de punch, de volonté de décrocher l’investiture qu’elle embarque ses partisans dans un rêve fou de retourner la tendance en sa faveur. On ne peut pas montrer une telle rage de vaincre, accepter d’encourir le risque d’affaiblir le parti, de faire le jeu des racistes et se satisfaire après coup, d’une vice-présidence insipide. Si en effet, la tendance actuelle se poursuivait, qu’Obama finisse par gagner son investiture au Parti Démocrate, l’ancienne première Dame risque bien, au cas où on lui ferait la proposition de la vice-présidence, de la décliner. Elle a tout de même été première Dame pendant huit ans, candidate putative du Parti Démocrate avec des distances respectables vis-à-vis de son challenger. Comment pourrait-elle accepter de descendre aussi bas ? Il y a aussi que la campagne a été d’une extrême dureté qui laissera des stigmates dans les corps et dans les âmes. Elle a beau aimer le Parti Démocrate, elle ne pourra pas gober tout ça d’un coup pour se retrouver, pour de nombreuses années, seconde, à l’ombre de celui dont elle était convaincue de n’en faire qu’une bouchée dès le premier coup de gong. Elle a sa petite fierté. Si au moins, elle avait eu affaire à un candidat de son âge, avec une expérience et/ou une notoriété reconnue, passe encore, mais là, un jeunot quasiment inconnu comme Barack Obama -même pas un vrai Américain commencent à susurrer ses contempteurs- ça fait mal ! Du reste, un tel refus de sa part serait compris par l’opinion surtout que des hommes comme le Sénateur Kennedy y encouragent en déconseillant Barack Obama de proposer à Hillary cette vice-présidence. Il faut donc se faire une raison et ne pas chercher à déconsidérer cette femme, à l’accuser de tendances racistes si jamais elle déclinait l’offre mais plutôt y voir un acte d’honnêteté surtout qu’avec son caractère, il est évident que la cohabitation risque d’être des plus difficiles. Hillary Clinton a un tempérament si débordant qu’il ne pourrait pas être contenu dans le carcan d’une vice-présidence et on pourrait assister alors à un de ces clash qu’il n’a jamais été donné de voir dans l’histoire de l’Exécutif américain. Non, il vaut mieux pour elle devenir présidente de la Cour Suprême ou même rester de côté, sait-on jamais ! Si Obama gagne mais se « plante » ou si Mac Cain l’emporte mais meurt (lui qui est déjà âgé et a été victime d’un cancer de la peau qui laisse des séquelles), elle pourrait se représenter en 2012 avec de grandes chances de remporter la présidentielle car les Américains seraient alors revenus de leur « Obamania » !

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