Plus que le scrutin lui-même (Hillary Clinton a remporté le Dakota du Sud, Barack Obama le Montana), ce sont les «superdélégués» du parti qui ont mis fin à 17 mois de suspense, se ralliant progressivement au candidat métis au cours de la journée de mardi.
«Ce soir, nous marquons la fin d’un voyage historique et le début d’un autre. Un voyage qui va amener une nouvelle et une meilleure Amérique», s’exclamait Barack Obama devant ses partisans en liesse. Ils étaient 17’000 à être venus l’entendre au Minnesota, dans la même enceinte où le parti républicain tiendra sa convention cet été. Presque autant de supporters d’Obama avaient dû rester dehors, faute de place.
Michelle Obama félicite son mari, qui revendique la victoire dans la bataille des primaires démocrates. (Keystone). (+)
Dans un cadre beaucoup plus modeste, à New York, Hillary Clinton n’a pas à proprement parler concédé sa défaite. Louant «l’extraordinaire campagne» de son rival (mais non sa victoire), elle a au contraire insisté une fois de plus sur le fait qu’elle représente, à ses yeux, la «candidate la plus forte». «Je veux que les quelque 18 millions d’Américains qui ont voté pour moi soient respectés», affirmait-elle. De quelle manière? Plusieurs de ses proches ont laissé clairement entendre qu’elle comptait réclamer de figurer sur le «ticket» d’Obama au poste de vice-présidente. «Je n’annoncerai pas de décision ce soir», a-t-elle souligné, en arguant du fait qu’elle devait consulter encore son équipe et les responsables du parti.
Il n’est pas du tout sûr que Barack Obama accepte cette sorte de «gouvernement de coalition» que lui propose sa rivale démocrate. Dans tous les cas, les élections de novembre sont encore trop loin pour que le nominé se lie les mains en annonçant prématurément le nom de son colistier (ou sa colistière).
Pour sa part, le sénateur de l’Illinois, qui était encore un parfait inconnu auprès du grand public il y a un an et demi, a lancé un hommage appuyé à Hillary Clinton, se disant «honoré» d’avoir bataillé contre elle. Mais Barack Obama s’est surtout tourné vers son opposant républicain, dont il a dénoncé de manière frontale la politique sociale et son soutien à la guerre en Irak.
Le ton était implacable et le verbe haut: un sérieux avertissement pour John McCain qui, quelques instants plus tôt s’était essayé lui aussi à la confrontation directe dans un discours tenu en Louisiane. Tentant de se poser en candidat du «changement réel» face à un Barack Obama qu’il a présenté comme un doux rêveur, le républicain a pourtant donné le sentiment de manquer de conviction, comme le reconnaissaient même ses partisans. «Il y a beaucoup de mots pour décrire les tentatives de John McCain de faire passer ses liens avec George Bush pour une politique nouvelle et bipartisane», a raillé Barack Obama.«Mais le changement n’est pas l’un d’eux.»
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