Le leader chiite irakien Moqtada Sadr a appelé les Irakiens à se mobiliser et à manifester chaque semaine contre le futur accord sur la présence américaine en Irak, actuellement en négociation.
Dans communiqué signé de sa main et transmis mercredi à l’AFP, Moqtada Sadr, adversaire acharné de la présence américaine en Irak et virulent opposant au Premier ministre chiite Nouri Al-Maliki, met en garde contre un tel accord qui « ne serait pas dans l’intérêt des Irakiens ». Il appelle « tous les Irakiens à manifester chaque semaine, à l’issue de la prière du vendredi, jusqu’à nouvel ordre ou jusqu’à ce que l’accord soit annulé ». L’Irak et les USA négocient depuis début mars un accord « de coopération et d’amitié sur le long terme » qui doit fixer les futures relations entre les deux pays, en particulier la délicate question de la présence militaire américaine. Le futur accord, baptisé Status of Forces Agreement (SOFA), est destiné à donner des bases légales à la présence de troupes américaines sur le sol irakien au delà du 31 décembre, à l’expiration du délai régissant lors présence fixé dans une résolution de l’ONU. Il doit être signé d’ici le 31 juillet. Le leader chiite « exige un référendum sur tout accord final, et une pétition pour collecter plus d’un million de signatures ». Il demande à « tous les hommes politiques, aux partis » et aux médias de se mobiliser, exigeant une nouvelle fois « le départ des troupes américaines ou un calendrier de retrait ». Mardi, le gouvernement irakien a rappelé « l’importance de l’accord » irako-américain qui « ne doit pas nuire aux intérêts des Irakiens », et a recommandé la poursuite des négociations en cours.
Rester en Irak « aide Al-Qaïda », affirme un ex chef de l’antiterrorisme US
Le maintien de troupes de combat américaines en Irak « aide Al-Qaïda » et le Pentagone devrait les retirer s’il veut progresser dans la « guerre contre le terrorisme », a indiqué mardi l’ex-chef de la lutte anti-terroriste à la Maison Blanche Richard Clarke. « Je pense que la meilleure chose que nous puissions faire pour nuire à l’attrait qu’exerce Al-Qaïda auprès du monde musulman serait en fait de sortir d’Irak d’une façon ordonnée au cours des deux ou trois prochaines années », a déclaré sur CNN cet ancien conseiller antiterroriste présidentiel devenu virulent critique de l’administration Bush. « Notre présence en Irak aide Al-Qaïda », a ajouté M. Clarke, surnommé le « Tsar de l’anti-terrorisme » par la presse américaine. « Il faut que nous les battions dans la guerre idéologique. Sortir d’Irak aiderait à cela », a poursuivi Richard Clarke, conseiller des trois derniers présidents des Etats-Unis, qui avait démissionné au cours du premier mandat de Bush. La question de la guerre en Irak est l’un des thèmes majeurs de la campagne présidentielle américaine. Les candidats démocrates Hillary Clinton et Barack Obama se sont tous deux engagés à un retrait rapide d’Irak, tandis que le républicain John McCain, favorable à cette guerre, a dit espérer voir l’essentiel des soldats de retour en 2013. En 2006, M. Clarke avait affirmé que la sécurité aux Etats-Unis pouvait facilement être déjouée et que le pays restait vulnérable à une attaque – une opinion qu’il a réitérée mardi en affirmant que malgré des « centaines de milliards de dollars » dépensés pour sécuriser les frontières, « aucune faiblesse sérieuse dans la sécurité nationale n’a été éliminée ».
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