Barack Obama Renounced Public Financing for Campaign

<--

En n’acceptant aucune aide provenant de fonds publics pour financer sa campagne, Barack Obama s’offre un avantage stratégique dans la course à la présidence. C’est la première fois qu’un candidat à la présidentielle n’accepte pas de financement public depuis l’adoption de la loi de financement des campagnes en 1971. Le candidat démocrate a annoncé sa décision dans une vidéo mise en ligne sur son site officiel, jeudi 19 juin.

Le sénateur avait initialement prévu de bénéficier des fonds publics pour sa campagne si son adversaire républicain faisait de même. Il explique son revirement, arguant que bien que “soutenant un système robuste de financement public des élections, le système qui existe aujourd’hui est cassé, et nous sommes face à des adversaires qui sont devenus des maîtres dans l’art de profiter de ce système cassé”.

Pour lui, John McCain et le Comité national républicain détournent le principe de la loi de financement public des campagnes en se servant de contributions de lobbyistes et de comités d’actions politiques. Ces groupes peuvent demander autant d’argent qu’ils le désirent, et créer des publicités télévisées non contrôlées par les campagnes officielles, qui de fait sont souvent des attaques très violentes contre le candidat adverse.

Depuis le début de la campagne, l’équipe de Barack Obama a cherché à positionner son candidat comme le candidat du changement et de l’anti-establishment à Washington. Son porte-parole a rappelé que la campagne ne finançait pas et n’encourageait pas les donations au groupe d’influence Progressive Media USA, qui se voulait une voix médiatique forte anti-McCain. Son équipe tente aujourd’hui de faire passer l’idée que la campagne “privée” de Barack Obama a les mêmes buts et idéaux qu’une campagne “publique” : éviter les donations par des groupes de pression.

DAVANTAGE DE FONDS SANS FINANCEMENT PUBLIC

Mais Barack Obama a également un intérêt financier à refuser les fonds du Trésor américain : d’après la loi de financement des campagnes, lorsqu’un candidat postule pour obtenir des fonds publics, il ne peut ensuite dépenser plus que le montant attribué. Cette année, ces fonds se limitent à 84,1 millions de dollars (quelque 54 millions d’euros).

Le candidat démocrate se targue de mener sa campagne grâce aux petites contributions individuelles. Il peut largement se le permettre, puisqu’il a battu tous les records dans sa collecte de fonds ; en n’acceptant pas de financement public, Barack Obama s’offre la possibilité de collecter des fonds sans limite.

De plus, M. Obama remet les compteurs à zéro: d’après la loi, les particuliers ne peuvent donner au maximum que 2 300 dollars à un candidat. Tous ceux qui ont déjà atteint ce plafond pendant les primaires pourront désormais lui redonner jusqu’à 2 300 dollars. Sachant que pendant les primaires le sénateur démocrate a réuni plus de 265 millions de dollars (soit le triple de ce qu’offre le Trésor public), il est sûr qu’il récoltera largement plus que 84,1 millions de dollars.

REACTION DU CAMP MCCAIN

Suite à la déclaration de Barack Obama, John McCain a quant à lui confirmé qu’il bénéficierait du financement fédéral pour sa campagne, ajoutant: ”beaucoup de choses sont en jeu dans cette élection. C’est aussi une question de confiance. Il s’agit de tenir sa parole”.

Quelques heures auparavant, le directeur de la communication de John McCain avait affirmé que “le véritable test pour un candidat à la présidentielle est de savoir s’il a des principes et tient sa parole envers le peuple américain. Barack Obama a échoué à ce test aujourd’hui, et le fait qu’il revienne sur sa promesse de prendre part au système de financement public sape sa promesse d’un nouveau type de politique. Barack Obama est maintenant le premier candidat à la présidence depuis le scandale du Watergate à faire campagne entièrement grâce à des fonds privés”.

About this publication