Tout un symbole. Obama a choisi Flint, la ville de General Motors, mondialement connue par le film de Michael Moore Roger et moi, pour présenter les grands axes d’une politique libérale classique.
Depuis le film, la ville continue à s’enfoncer dans le marasme. Disparition d’usines d’automobiles délocalisées, un taux de chômage à 9,3 % – l’un des plus élevés des États-Unis -, baisse du pouvoir d’achat, hausse des coûts de l’assurance maladie et des études, Obama a décrit le syndrome de l’hémorragie devant un millier de citoyens, auxquels il a proposé comme remède un programme en trois points : une relance du système d’éducation ; une stratégie intelligente pour l’énergie ; de nouveaux investissements pour la recherche et les infrastructures, en précisant : « Tels sont les piliers d’une économie plus compétitive qui prendra l’avantage sur les opportunités du marché global… Je crois dans le libre-échange. »
« Nous devons nous assurer que la part du gâteau soit répartie plus équitablement, mais nous nous devons d’être sûrs que le gâteau de l’économie s’accroît. » Pour le candidat démocrate, « non seulement on ne peut pas inverser la montée de la globalisation, mais s’y opposer aurait des effets encore pires ».
Obama ajoute : « L’Amérique ne sera pas capable d’être compétitive si les charges obligent les Big Three (les trois grands constructeurs d’automobiles) à dépenser 1 500 dollars de cotisations sociales pour chaque voiture. » Il propose une couverture médicale universelle, où les crédits de l’État prendraient le relais des cotisations des entreprises. Le paiement d’une couverture sociale à chacun de ses employés par les patrons des firmes automobiles constituait l’une des conquêtes sociales des lendemains de la Seconde Guerre mondiale. Seulement, les firmes versaient ces charges à des assurances privées dont les primes sont devenues exorbitantes. D’où les pressions des Big Three sur les syndicats et l’État pour réduire, voire supprimer leurs versements sociaux au nom de la compétitivité.
Obama l’a répété, les nouveaux emplois viendront de la qualification obtenue par un développement de l’enseignement, une entrée massive de nouveaux enseignants, le développement de l’énergie alternative (qui devraient créer, selon lui, 5 millions d’emplois) et de la recherche afin de lancer les Microsoft et les Google de demain.
« Nous pouvons choisir de nous relever tous ensemble. Mais ce ne sera pas facile. Chacun devra y travailler en apprenant avec acharnement, en se formant plus vigoureusement, en travaillant plus intelligemment et en abordant une pensée neuve… Il est temps de nous unir, a conclu Obama, autour d’un but commun et de faire de ce siècle le prochain siècle de l’Amérique. »
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