Aux Etats-Unis, les deux candidats s’accusent mutuellement de “flip-flops”
Les deux candidats à la présidentielle ont passé la semaine dernière à se traiter mutuellement de “flip-flopper”, introduisant dans la campagne 2008 un qualificatif qui avait fait perdre le démocrate John Kerry en 2004.
Alors que John McCain dénonçait jusqu’à récemment les forages pétroliers en mer, il a annoncé mardi 17 juin qu’il les soutenait, arguant que “les enjeux [des forages pétroliers en mer] sont importants pour nos citoyens et pour notre économie”. Barack Obama l’a alors accusé de “flip-flopper”, c’est-à-dire de faire volte-face de façon opportuniste.
Le camp républicain a rétorqué que M. Obama était mal placé pour donner des leçons de déontologie : un questionnaire de novembre 2007 demandait aux potentiels candidats s’ils accepteraient de prendre part au système de financement public si leurs adversaires en bénéficiaient. Barack Obama avait répondu : “Oui, je chercherai activement à trouver un accord avec le candidat républicain pour préserver une élection générale financée publiquement”. Après s’être révélé excellent dans la collecte de fonds, à même de récolter bien plus que les 85 millions de dollars fédéraux, M. Obama a finalement décidé de financer sa campagne par des fonds privés.
JOHN KERRY, PREMIER FLIP-FLOPPER
En 2004, le candidat démocrate John Kerry avait dit lors d’un meeting : “J’ai voté en faveur (d’une enveloppe de) 87 milliards de dollars (pour subventionner la guerre en Irak) avant de voter contre”. Le camp républicain s’était emparé de la phrase comme exemple des volte-face du candidat, avant de créer un spot publicitaire à partir d’images de John Kerry sur une planche à voile. Le spot se terminait sur ces mots : “John Kerry, whichever way the wind blows” (“John Kerry va là où le vent le porte”).
Pour l’instant, Barack Obama ne risque pas le même sort que John Kerry. D’abord parce que John McCain peut être accusé de faire la girouette autant que le candidat démocrate. Ensuite parce que le sujet du financement de la campagne n’intéresse pas la plupart des électeurs, explique le Guardian. Mais l’insulte reste symboliquement forte pour M. Obama, puisqu’il a bâti sa campagne autour du changement et de l’authenticité, loin des stratégies politiciennes.
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